Nidaa Tounes, l'UGTT (Union générale tunisienne du travail) et le Front populaire ont organisé dimanche 04 août 2013 un meeting populaire à la place de l'avenue Habib Bourguiba à Nabeul en présence de nombreux militants des partis et d'organisations de la société civile. Autour d'un espace archicomble, plusieurs citoyens ont pu suivre le débat et les slogans appelant à la justice sociale, à l'équité et à la solidarité. Nadia Chaâbane, qui s'est retirée de l'ANC, a estimé qu'Ennahdha ne cesse de s'accrocher au pouvoir et à l'Etat : « Ce parti a fait preuve chaque jour de son incompétence. La montée de la violence politique et celle de l'insécurité sont allées crescendo au cours des mois. Le peuple est en colère. Il est déçu et révolté. Il a élu une Assemblée pour voter une Constitution, non un gouvernement pour diriger le pays. L'ANC n'est plus légitime aujourd'hui. Qu'elle doit être dissoute comme doivent être dissout le gouvernement. Le gouvernement actuel est incapable d'assurer la gouvernance de ce pays. Nous demandons sa démission collective et nous en appelons à un gouvernement de salut national. Nous continuerons notre action jusqu'à la démission du gouvernement ». Lui succédant Mohsen Marzouk de Nidaa Tounes a exprimé sa profonde inquiétude devant la détérioration de la situation dans le pays. Il a précisé que depuis l'assassinat de Mohamed Brahmi et le drame du Chaambi, la Tunisie est plongée dans une crise politique et économique sans précédent, pour laquelle on ne voit pas, du reste, une issue proche : « La troïka doit assumer sa responsabilité politique dans l'amplification du terrorisme en Tunisie. Elle est appelée à faire toute la lumière sur ce phénomène. La Tunisie est menacée, aujourd'hui, de ruine. Nous devrons nous mobiliser et réussir notre rendez-vous du 6 février. Nous sommes convaincus que les carottes sont cuites et que le gouvernement actuel ainsi que l'ANC, qui ont échoué dans leur mission, doivent plier bagages ». Mohamed Laabidi de l'UGTT de Nabeul a souligné que la centrale syndicale peut jouer un rôle positif durant cette étape, surtout avec l'initiative qu'elle a présentée comme sortie de crise : « Le pays vit des moments difficiles. On ne peut pas trop attendre. L'issue passe par un gouvernement de salut national dirigé par une personnalité indépendante, qui sera chargée d'expédier les affaires courantes du pays dans un délai qui ne devrait pas dépasser les 6 mois ». Riadh Fahem du Parti des Patriotes Démocrates Unifié et dirigeant au Front Populaire, a indiqué pour sa part, que le grand leader Chokri Belaid a toujours expliqué dans ses discours l'incompétence de ce gouvernement de sortir le pays de la crise. Les promesses d'Ennahdha n'ont pas été tenues. Le peuple tunisien exige la chute du gouvernement et la fin de la légitimité. M.Fahem a appelé tous les présents à prendre part le 6 août au sit-in millionnaire « Errahil » au Bardo. L'heure, dit il, est grave et la mobilisation populaire est indispensable.