Mais quelle mouche a donc piqué les responsables des services d'hygiène relevant de la mairie de Bizerte ? A la veille de la visite programmée du nouveau gouverneur à la délégation de Bizerte-nord, ils ont mobilisé leurs équipes et toute une logistique jusque là indisponible avec instructions de « nettoyer » une décharge spontanée érigée sur un terrain vague, juste en face de l'école de la cité Ennakhla. Et de ne pas oublier d'en chasser les troupeaux de vaches qui y ont toujours élu leurs lieux de délices. Le résultat en a été, comme vous pouvez le deviner, que le gouverneur a été tout simplement empêché de prendre connaissance de ces odieux spectacles qui blessent les sens et qui mettent en grand danger la santé des riverains et des centaines d'écoliers qui fréquentent l'école, outre tous les risques d'accident qu'une telle situation génère quotidiennement. Mais dans quel but a-t-on voulu cacher cette plaie au premier responsable de la région ? Dans la crainte qu'il y impose solution ? On en reste hébété ! Et cela rappelle sans un certain pincement au cœur les années de plomb de l'ancien régime lorsque la ville retrouvait, comme par enchantement, l'air d'une cité immaculée et amène. C'était invariablement et exclusivement à l'occasion de la visite du président de la République et la célébration de la fête de l'évacuation. Le lendemain, tout bizertin s'en souvient, les mauvaises habitudes reprennent leurs droits et la ville se reconstitue lentement et surement une belle laideur. Tout comme le montre la photo ci-contre : un ruminant a regagné les lieux aussitôt le cortège du gouverneur passé. M. BELLAKHAL