13%, tel est le taux des travailleurs dans le monde qui sont heureux et engagés dans le travail qu'ils exercent. C'est ce qui ressort d'une étude Gallup intitulée « the State of The Global Workplace » effectuée sur l'état du monde du travail dans 142 pays entre 2009 et 2012. C'est, semble-t-il, dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) que les employés sont classés comme les plus « activement désengagés », c'est-à dire malheureux, bougons et susceptibles de propager une ambiance négative sur leurs lieux d'exercice. L'étude a distingué deux autres catégories de travailleurs. Il y a les « engagés » qui aiment leur travail et le font avec passion et les « non-engagés » qui ne consacrent à leur travail que du temps mais ni énergie, ni passion. Dans la région MENA, seuls 10% des travailleurs sont identifiés comme « engagés », alors que 55% ne le sont pas et 35% sont activement désengagés. C'est-à-dire que pour la moitié de la population, le travail ne constitue qu'un gagne-pain. En Tunisie, hélas, les chiffres ne sont pas flatteurs puisque l'on y relève 54% de personnes activement désengagées, c'est-à-dire de ceux qui détestent leur travail, un taux presque aussi important de personnes non-engagées (41%) alors que notre malheureux pays ne compte dans ses rangs qu'une misérable proportion d'engagés. Soit les taux les plus élevés dans le monde, selon l'institut de recherche américain. Le rapport avance une explication qu'il rattache aux frustrations ressenties au sein de la population suite aux événements populaires, aux conditions économiques précaires et au manque d'emploi qui s'accentue de plus en plus. Que l'on se souvienne ! La Tunisie a été désignée par le rapport 2013 de l'ONU sur le bonheur comme étant le plus « malheureux » au Maghreb. Nous sommes devenus en somme les cancres du monde et ne faisons plus que collectionner les mauvais statuts. M.BELLAKHAL