Comme en Occident, beaucoup de Tunisiens cumulent des emplois, c'est à dire ils ont un ou deux boulots secondaires en marge de leur profession principale. Ils le font pour gagner plus certes, mais aussi pour exprimer d'autres aspects de leurs personnalités et de leur savoir-faire, surtout que le contraste entre l'emploi principal et le petit boulot est souvent saisissant. Idem, la seconde activité peut correspondre à une passion que l'on n'a pas été autorisé auparavant par la famille à exercer par peur du regard des autres. Fonctionnaires, universitaires ou médecins en semaine et musiciens, taxistes ou coiffeurs le week-end ; les exemples du cumul d'emplois ne manquent pas. En France, pour ne citer que ce pays, les pluri-actifs sont au nombre de 3 millions de personnes. La bas, il n'est pas très rare de voir un avocat exercer du pet- sitting (gardiennage de chiens), d'enseignant de yoga ou de journaliste free- lance… D'ailleurs, depuis 1998, le nombre de travailleurs français ayant plus d'un emploi a augmenté en 2008 de 65%, soit un demi million de plus, crise mondiale oblige. Près de la moitié des personnes ayant plus d'un emploi ont un travail autonome dans le cadre de leur propre entreprise et combinent généralement cette activité avec un second emploi rémunéré. En 2008, la plus forte proportion de personnes ayant plus d'un emploi a été enregistrée chez les adolescents (5,4%) et on a observé que le taux de cumul d'emplois baisse lorsque l'âge avance. Paradoxalement, le revenu annuel moyen des personnes ayant plus d'un emploi n'est que légèrement supérieur à celui des personnes ayant un seul emploi. Contrairement à ce qui est le cas en Tunisie, le cumul de deux activités est autorisé en Occident par la loi avec obligation de ne pas dépasser 48h de travail par semaine ou 10h par jour. En Tunisie, un agent public n'a pas le droit d'exercer un deuxième emploi public, ni une activité privée lucrative. Des dérogations sont toutefois prévues par la loi. Ainsi, il lui est notamment permis à nos fonctionnaires de produire des œuvres artistiques, littéraires ou scientifiques exceptionnelles ou de se lancer dans la création de leurs propres entreprises. En effet, A la fonction publique, un emploi privé rétribué n'est pas autorisé. Sauf pour des travaux scientifiques, littéraires ou artistiques, des œuvres d'intérêt général (enseignement, bienfaisance, soutien, travaux gratuits sous forme d'entraide bénévole), … Dans le secteur privé, le salarié doit respecter la loyauté vis à vis de son employeur principal. Ainsi, se mettre au service d'une entreprise concurrente ou interrompre son premier travail au cours de la journée pour en exercer un autre, romprait la clause de "bonne foi" à laquelle l'employé est engagé tacitement depuis la signature de son contrat.
LA PLURI- ACTIVITE S'AMPLIFIERA GRÂCE AU TELE- TRAVAIL Face à la mondialisation et afin de rester dans la course économique internationale, il nous est impératif de ne pas oublier que pour gagner plus, il faut travailler plus. Paradoxalement, travailler plus ne suffit plus et on parle désormais du « travail non- stop » que permettent de plus en plus les TIC et les emplois à distance, malgré que tous les spécialistes s'accordent sur le fait que le temps de présence sur le lieu de travail n'est plus le plus déterminant et que le travail d'avenir ne sera plus mesuré seulement en temps, étant donné qu'il deviendra impossible de savoir où commencera et où s'arrêtera le travail qui débordera sûrement sur les plages temporelles habituellement réservées au repos et aux loisirs ( weekend, nuit, soir, pendant déplacement, etc.)… C'est ainsi que la durée du travail a déjà fortement augmenté en Occident. A titre d'exemple, au Sillicon Valley en Amérique, l'on travaille en moyenne 18h par jour. Idem, la durée de travail quotidienne des grands managers internationaux est de 18 h avec tendance croissante, puisque les nouvelles technologies permettent d'être de plus en plus connecté sur son travail (always on) ou sur un emploi secondaire. Bref, avec l'efficacité et l'intelligence des machines et des ordinateurs mis en réseaux, le cumul des emplois s'amplifiera, se banalisera, créera plus de richesses et contribuera indirectement à une meilleure croissance dans les pays cyber- évolués comme le notre.