Jeudi soir 19 décembre, les téléspectateurs ont passé des moments très éprouvants en suivant les élucubrations de deux personnages « publics » censés tenir le langage de la sagesse et de la lucidité à un peuple tunisien éreinté par les piètres et minables prestations de « ses » hommes politiques. Le présentatrice du show politique « Ness Nessma » n'est nullement à blâmer, ayant cru bien faire en conviant d'abord Adel Almi, président d'une occulte et sombre association dite « de la sensibilisation et de la réforme » et fondateur d'un parti baptisé « Zitouna » dont les objectifs ne sont autres que la promotion de la polygamie, la séparation entre sexes et l'application de la charia, puis, tout de suite après, Abderraouf Ayadi, président du mouvement Wafa, de bien triste image. Le premier, venu prôner ses idées rétrogrades, s'est distingué par son attitude franchement belliqueuse, arrachant et accaparant la parole, empêchant ses protagonistes d'émettre la moindre remarque, les invectivant, les outrageant, les traitant d'ignorants…pour en fin de compte quitter le plateau en maugréant des propos inaudibles mais assurément peu cordiales. Du coup, le plateau a retrouvé une certaine sérénité. Pourtant, nous ne pouvons réprimer notre sentiment de profonde détresse en sachant que ledit individu est autorisé (sic) par les autorités religieuses d'instiller son venin lors de la prière du vendredi et surtout d'aller « dispenser des cours (mais de quoi ?) dans les prisons. Le second personnage, guère plus sympathique que son acolyte, Abderraouf Ayadi, démarre son intervention par une attaque en règle de « journalistes peu scrupuleux et pourris » qui ont eu le malheur de critiquer « l'encadrement » que lui et son part « Wafa » ont prodigué au mouvement terroriste interdit de « Ansar Al-charia », lors d'un meeting tenu le 17 décembre à la Kasba. Il n'a pas manqué, à l'instar de Almi, d'attaquer le journaliste Youssef Oueslati, qui a pris la défense de ses confrères avant de quitter le studio en maugréant, lui aussi des mots que l'on devine menaçants. Tout en désapprouvant la teneur des divagations de ces deux désaxés, nous approuvons l'invitation qui leur a été faite : elle aura permis de les démasquer au public le plus large. M. BELLAKHAL