Sept ans après son lancement, les actionnaires de Nessma (Tarak Ben Ammar avec 46 %, Mediaset 30 % et Nabil Karoui 24 %) ont investi plus de 50 millions d'euros, sans parvenir à l'équilibre. L'année dernière, le groupe audiovisuel Nessma devait réaliser ses premiers bénéfices, mais l'exercice clos fin décembre 2013 s'est encore soldé par une perte de 900 000 euros environ, selon son principal promoteur, Tarak Ben Ammar. Dans une déclaration accordée à Jeune Afrique, M. Ben Ammar a indiqué que la chaîne a trouvé sa place dans le paysage tunisien, se classant troisième fin 2013 avec 21,3 % d'audience quotidienne, derrière la chaîne publique El Wataniya 1 et sa rivale privée Ettounissiya. « A sa décharge, les conséquences de la Révolution survenue il y a trois ans ne cessent de bouleverser les plans établis. Nous avions prévu de réaliser 2 millions d'euros de profit, mais l'assassinat de Mohamed Brahmi a complètement déstabilisé le marché publicitaire, en plein ramadan », explique Tarak Ben Ammar. On ajoute à cela que malgré ses efforts, la chaîne Nessma, à vocation maghrébine, ne trouve pas encore son public en dehors de Tunisie. Le 22 avril 2013, le groupe a lancé trois grilles de programmes afin de mieux toucher les différents publics maghrébins ; la verte est destinée à l'Algérie, la rouge à la Tunisie et dans une moindre mesure à la Libye, et la bleue à la France. Un nouveau coup dur pour Nessma, qui venait par ailleurs d'adopter une nouvelle stratégie. Cette tentative, si elle n'a pas tourné au fiasco, n'a pas rencontré le succès escompté. Face à la concurrence en Algérie (notamment de la part d'Ennahar TV, d'Echorouk TV et de Dzair TV), Nessma n'a cependant pas trouvé son public et reconnaît vouloir réduire la voilure cette année. Fin décembre, le quotidien algérien L'Expression signalait d'ailleurs que plusieurs contrats de collaborateurs basés à Alger n'avaient pas été renouvelés. Mais il en faut plus pour décourager l'homme d'affaires. « L'an dernier, nous avons validé le concept Nessma en France. La chaîne est depuis disponible sur les bouquets de Free, d'Orange et de SFR. L'accueil est très bon. Par ailleurs, il y a entre 6 et 7 millions de Maghrébins dans l'Hexagone et personne ne s'adresse à eux », constate Tarak Ben Ammar Côté production, Tarak Ben Ammar envisage dans un premier temps la création d'émissions de débat à l'occasion du ramadan. Via son bouquet de chaînes Dfree, l'homme d'affaires compte aussi diffuser Nessma en Italie. L'homme d'affaires promet, ainsi, une année 2014 passionnante pour ses chaînes avec trois élections majeures en Algérie, en Egypte et en Tunisie.