Vendredi 9 octobre 2009, nous étions convoqués à un point de presse dont nous ignorions le thème. Et c'est en présence de Mr Taoufik Baccar, gouverneur de la banque centrale et d'une foule de personnalités économiques tunisiennes que tous les journalistes découvraient le sujet. Il s'agit d'une conférence de presse dédiée à la divulgation des différents résultats et conclusions des dernières assemblées annuelles du FMI. Plusieurs indicateurs encourageants ont été énumérés. Citant par exemple le volume des réserves en devises accumulées en Tunisie (13 240 millions de dinars pour les huit premiers mois de cette année), les concours des banques à l'économie nationale ont progressés de 6.4% au cours de la même période par rapport à l'année dernière, le volume de financement bancaire des projets a augmenté de 793 MD même si le nombre de projets réalisés a connu une légère dégradation par rapport à 2008. Le plus contradictoire, néanmoins rassurant, c'est qu'au moment où le monde se plaigne d'un manque de liquidité presque irrécouvrable, la Tunisie se trouve dans une situation de surliquidité bancaire qui dépasse actuellement les 1150 MD. Et ce, en dépit de l'augmentation des dépôts bancaires de 9.4%. Le pays est même parvenu à baisser ses dettes classées jusqu'à 15.2%, et prévoit d'atteindre le seuil de 15% d'ici la fin de 2009. Cependant, et même si le gouverneur de la banque centrale s'est montré optimiste tout au long de son discours, il a tenu à souligner que nous ne sommes pas tirés d'affaire. La crise persiste encore et il n'y aura pas de sorties prévisibles en 2010. A ce niveau, le plus grand défis à relever est de pouvoir s'adapter à la situation actuelle pour dévier les retombées de la crise. Dans ce sens, la politique menée dans le domaine financier en Tunisie a su être préventive en se concentrant sur la garantie de la stabilité financière, le contrôle bancaire et la maîtrise de la coordination entre les différents intervenants dans le secteur financier (marché financier, assurance et institutions bancaires). Telles étaient les principales directives du Président de la République, avant même le déclanchement concret de la crise internationale. Revenant aux travaux des assemblées annuelles du FMI à Istanbul, Mr Baccar a indiqué que les résultats des travaux font ressortir les prémices d'un redressement précoce de l'économie mondiale. Toutefois, il est décidé de poursuivre la politique de relance économique et à faire preuve de vigilance tout au long de la prochaine période, pour éviter d'être dépassé par les événements. Un autre point important sur lequel le gouverneur de la BCT a insisté, le taux de croissance à l'échelle mondiale en 2010. Ce taux est de l'ordre de 3,1%. Il représente un indice prometteur par rapport au taux de croissance de 2009, qui était de -1,1%. L'Europe, notre partenaire économique principal, reste bien loin derrière le Japon et les USA, avec respectivement 0.3%, 1,7% et 1,5%. Un constat grave qui ne manquera pas d'éveiller les esprits des personnalités économiques tunisiennes.