L'Association de protection et de sauvegarde du littoral de Bizerte (APSLB), organisation particulièrement active dans le domaine de la sauvegarde et la protection des spécificités écologiques de la région de Bizerte a relevé, lors d'une visite d'inspection du lac de Bizerte, plusieurs dépassements et agressions caractérisées contre un site qui bénéficie pourtant d'un ambitieux programme gouvernemental de dépollution et d'assainissement où se trouvent engagées des institutions financières européennes. Le village de Jouaouda situé en amont des rives du lac se trouve particulièrement affecté. C'est ainsi que différents constats ont été dressés relativement à la disparition des canalisations de drainage des eaux pluviales vers le lac. La destruction de ces conduites a entraîné, outre l'effondrement d'une bonne partie des berges du lac, un ruissellement anarchique des eaux de toutes provenances charriant des déchets de sources diverses dans les eaux de l'étendue aquatique, participant dangereusement à sa pollution. Les visiteurs de l'APSLB ont également relevé la sape des bases de pylônes de la STEG qui aujourd'hui menacent de s'écrouler dans les eaux du lac. En outre, des villageois, des entrepreneurs en bâtiment, des transporteurs peu scrupuleux participent intentionnellement à la dégradation du site en venant prélever sur les berges, et au mépris de la loi, des camions entiers de sable destinée à la construction. Les experts dépêchés par l'APSLB attirent l'attention sur les effets de fragilisation des rives du lac que provoque ce transport fait en dépit de toutes mesures de sécurité et de considérations hygiéniques. Car, précisent-ils, une analyse qualitative des matériaux prélevés est nécessaire afin d'évaluer les éventuels risques encourus par la dangerosité des composants sur la santé des habitants et sur la solidité des constructions. Par ailleurs, l'APSLB fait constater que le sable est un bien public et que son prélèvement est un acte illicite sans oublier le fait que les berges emportées et poussées dans les eaux du lac par les ruissellements sauvages et la bande de sable dépouillée et dégarnie, entraîneront, à coup sûr, un désastre écologique et environnemental irréversible. Toutes ces remarques ont été transmises au délégué de Menzel Bourguiba, sous la juridiction duquel est placé le village de Jouaouda ainsi que le périmètre du lac situé en aval. Ce courrier daté du 16 juin 2014, est resté sans réponse, ce que déplorent les responsables de l'APSLB qui font valoir l'urgence d'une mesure ponctuelle, dans l'attente de la mise en place d'un plan de protection structuré, se déclarant disposés à offrir leurs services et à y mettre tous leurs moyens. « Car, arguent-ils, si l'Etat a bien voulu, en partenariat avec des institutions étrangères, porter son attention sur ce site unique, en y investissant des sommes considérables (80 millions d'euros), il n'est que logique que la société civile entreprenne de mener une action de sensibilisation pour engager les habitants dans une entreprise destinée à leur garantir les facteurs d'un développement durable. » M. BELLAKHAL
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