Selon le baromètre de la conjoncture économique réalisé par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie, 52,7% des entreprises adhérents à la CTFCI s'attendent à une baisse de leurs investissements en 2015, alors que 19,4% uniquement considèrent qu'il existe des opportunités pour faire de nouveaux investissements. Les chefs de ces entreprises ont fait part d'une inquiétude quant au retard pris dans la mise en œuvre des réformes structurelles annoncées par le gouvernement, aux problèmes de sécurité persistants et aux mouvements sociaux récurrents. Quant aux projections pour 2016, ils «laissent apparaître un sentiment d'incertitude et d'attentisme», puisque «36,1% s'attendent à un repli de leurs investissements, un pourcentage similaire table sur leurs augmentation et 27,8% penchent pour une interruption». «Ces taux très rapprochés traduisent la persistance du flou et une confiance non encore rétablie», souligne le document de la CTFCI, réalisé auprès d'un échantillon de 72 entreprises (sur un total de 1800 entreprises). S'agissant des perspectives pour 2016, 38,8% des entreprises tablent sur une dégradation de leurs résultats, alors que 37,5% s'attendent à une amélioration significative. Pour ce qui est de l'environnement des affaires, 88% des entreprises constatent que l'environnement fiscal en Tunisie est pénalisant, 71% d'entre elles considèrent que le système d'incitation à l'investissement est inadapté, voire inapproprié, 55% estiment que les prestations fournies par les services de la douane sont insatisfaisantes et 53% jugent que les services administratifs sont complexes et fastidieux. En ce qui concerne la qualité des services bancaires, 76% des entreprises estiment qu'elle est moyenne, sinon mauvaise (27,7%). Par ailleurs, plus de 2/3 des entreprises sondées considèrent que l'accès au crédit en Tunisie est difficile. Mettant l'accent sur la qualité des infrastructures, les résultats font ressortir que 92% des sociétés sont satisfaites de la qualité du réseau téléphonique et 63% de la distribution du réseau électrique. En revanche, 67% des entreprises sondées considèrent que le réseau portuaire «présente de sérieuses insuffisances», 60% estiment que le réseau routier est «défaillant», et 53% déclarent que le réseau aérien «est en inadéquation avec les besoins des chefs d'entreprise». S'agissant de l'impact de la situation sociale et sécuritaire sur l'entreprise, 61,1% des entreprises pointent du doigt l'impact négatif des mouvements sociaux sur leur activité, alors que 33% considèrent ce facteur sans influence significative. Au sujet de la situation sécuritaire, 54% relèvent une amélioration depuis le début de l'année, contre 46% qui ne perçoivent pas d'amélioration notable. D.M
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