La chambre des députés a adopté, mardi 24 mars, au cours d'une séance plénière sous la présidence de M. Foued Mebazza, président de la chambre, deux projets de loi relatifs à l'enseignement supérieur. Le premier fixe le cadre général de la formation appliquée des étudiants dans les administrations, entreprises et établissements publics ou privés. Le second concerne les dispositions exceptionnelles relatives à la retraite des professeurs de l'enseignement supérieur. S'agissant du projet de loi relatif à la formation appliquée, il s'inscrit dans le cadre des orientations générales de la réforme de l'enseignement supérieur, lequel accorde à la formation appliquée une importance majeure, en tant que principale composante du système de la formation universitaire, qui est aujourd'hui appelée à relever les défis nationaux. Ce projet de loi tend à développer les compétences appliquées de l'étudiant et à favoriser son intégration dans le marché du travail, tout en lui permettant de développer son esprit d'entreprise. Dans sa réponse aux interventions des Députés, M. Lazhar Bououni, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie a affirmé le souci de généraliser la formation appliquée à toutes les filières. La qualité de l'enseignement supérieur, a-t-il noté, commande d'améliorer le rendement de la formation appliquée et d'optimiser ses divers mécanismes. Il a souligné le rôle de la formation appliquée dans le renforcement de l'emploi des diplômés des universités dont le nombre ne cesse d'augmenter. Le ministre a fait remarquer que ce mode de formation est de nature à enraciner l'esprit d'initiative chez l'étudiant, à l'habiliter à créer son propre projet et à choisir sa vocation professionnelle. La prochaine période sera marquée par l'adoption du mécanisme de contractualisation avec les universités pour fixer les programmes et tracer les objectifs quantitatifs et qualitatifs. L'objectif consiste à adapter le système de la formation universitaires à l'évolution de l'environnement économique. M. Bououni a appelé à la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées par la formation appliquée pour assurer la réussite du processus de réforme de l'enseignement supérieur, à travers la diversification des cadres de partenariat entre les institutions de l'enseignement supérieur et les entreprises économiques. Il a souligné, dans ce contexte, l'importance qu'il y a de clarifier le cadre juridique de ce partenariat et d'en développer les mécanismes. La formation appliquée, a-t-il ajouté, est de nature à favoriser la création d'opportunités de formation en collaboration avec les entreprises publiques et privées. Ce mode de formation vient conforter l'enseignement supérieur et est aussi efficient que les stages ou la formation en alternance, a-t-il affirmé. Le projet de loi fixant les dispositions exceptionnelles relatives à la retraite des professeurs de l'enseignement supérieur porte à 65 ans l'âge de la retraite des professeurs de l'enseignement supérieur et les maîtres de conférence dans les établissements universitaires et les institutions de la recherche scientifique civile et militaire, ainsi que des professeurs hospitalo-universitaires, avec la possibilité de les reconduire dans leurs activités, par décret, jusqu'à l'âge de 70 ans. Les députés se sont félicités de cette mesure présidentielle avant-gardiste qui intervient en réponse aux besoins croissants de l'université tunisienne en compétences et à la lumière de l'augmentation du nombre des étudiants. Ils ont souligné l'écho favorable de cette mesure auprès des milieux universitaires d'autant que ce projet de loi intervient en concrétisation des aspirations des professionnels du secteur. Un député a demandé des éclaircissements sur l'adéquation entre les besoins en expertises universitaires et les chances de promotion de la nouvelle génération des maîtres-assistants. M.Bououni a indiqué que ce projet de loi va de paire avec les orientations de l'Etat visant à valoriser davantage les compétences et à améliorer le rendement des établissements universitaires. Il a souligné que cette mesure devra permettre d'augmenter le taux d'encadrement dans l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le ministre a fait remarquer que la prolongation de l'âge de la retraite pour les maîtres de conférence et les professeurs de l'enseignement supérieur n'entravera en aucun cas la promotion des nouveaux maîtres-assistants ni de tous les autres enseignants d'université. Il a mis l'accent sur les besoins en cadres enseignants se poursuivront avec un rythme ascendant au cours de la prochaine décennie compte tenu de l'augmentation du nombre des étudiants, du renforcement des universités dans les régions et de l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur.