Dans le cadre des mercredis de l'Atuge, l'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles a organisé, mercredi dernier, un séminaire sur « L'Open Sky, opportunités et risques pour le transport aérien et le tourisme. Quel enjeu économique pour la Tunisie ». Les acteurs du transport aérien, avec ceux de l'hôtellerie, ont été présents et nous avons compté parmi les invités Nabil Chattaoui, Pdg de Tunisair, Hulak Bilgi, Pdg de Tav Airports Holding Tunisie ainsi que Mohammed Cherif, Pdg de l'Oaca (Office de l'Aviation Civile et des Aéroports). Etant une fatalité, le fait d'ouvrir les cieux dans l'objectif de s'assurer d'un important flux de visiteur, l'Open Sky semble encore être une obligation pour les pays touristiques tels que la Tunisie « qui a commencé ce processus d'ouverture de ses cieux, au moins avec les pays maghrébins. Nous avons des frontières totalement ouvertes avec la Libye, avec le Maroc et avec la Mauritanie, comme nous sommes en phase de négocier avec l'Algérie » a déclaré Nabil Chattaoui qui a par ailleurs admis « que cela est en fait en faveur de la Tunisie », se référant certainement au flux de touristes libyens, et surtout à ceux mauritaniens qui viennent de découvrir la Tunisie comme une destination de tourisme de santé. Pour sa part Haluk Bilgi a encouragé le principe de l'Open Sky en Tunisie. Selon lui cette expérience a été un vrai succès dans son pays d'origine, la Turquie qui a libéralisé ses cieux en 2003, ce qui lui a permis de tripler le nombre de ses touristes en 2007 avec l'arrivée, record, de 27 millions de touristes. Selon lui « l'ouverture des cieux n'a pas seulement donné du feu au nombre de touristes, mais surtout au nombre d'emploi créés de façon directe et indirecte. 1 million de passagers de plus, c'est automatiquement la création de 4000 nouveaux postes d'emploi » a-t-il aussi précisé. Les participants à ce déjeuner débat n'ont pas caché leur bonne attente d'une totale ouverture éminente des cieux tunisiens, avec ce que cela pourrait apporter de négatif, notamment sur les compagnies de transport aérien tunisiennes. A ce sujet, Nabil Chattaoui a été tranchant en disant que « la décision de la Tunisie d'adopter l'open sky est irréversible, mais il faudrait bien s'accommoder avec tout ce qui peut venir avec. Ma crainte, a-t-il poursuit, réside dans la disparition de la compagnie nationale, puisque la tendance actuelle montre que les 7 premières compagnies low cost en Europe détiennent 40% du marché, contre 60% de part de marché pour les compagnies de vols réguliers. Si la croissance des compagnies low cost continue à cette même cadence, on pourrait certainement témoigner d'un renversement de situations, ce qui met en péril la majorité des compagnies de vols réguliers ». La période indiquée par le patron du transporteur national est celle « des plans de flotte » une période qui dure en général entre 5 et 7 ans.