Consciente des nouveaux défis de la libéralisation économique et de la recrudescence de la concurrence à l'international, la Tunisie a décidé de développer son infrastructure logistique à l'effet de renforcer la compétitivité des entreprises et de tirer le meilleur profit d'un nouveau contexte international mouvant. Cette activité qui représente, actuellement, plus de 14 pc du PIB mondial, consiste à réduire les coûts, à améliorer la qualité des prestations et à raccourcir les délais de livraison des marchandises, et partant, à éviter tout retard des navires, tout encombrement des scanners et toute lenteur au niveau de l'administration de la douane. En plus clair, il s'agit d'optimiser chaque étape de la chaîne logistique composée de producteurs, transporteurs, distributeurs, fournisseurs, prestataires de services et clients. Les mesures décidées, lors du conseil ministériel tenu, vendredi, sous la présidence du Président Ben Ali, et consacré à l'examen d'une stratégie visant le renforcement de la logistique du secteur du transport, viennent conforter cette option en balisant des pistes à même de permettre à la Tunisie de postuler à devenir un pôle d'investissement et d'échanges. A l'évidence, les mesures décidées constituent une plate-forme idoine pour réaliser cet objectif dans les meilleures conditions. Pour ce faire, il a été décidé de promouvoir et d'optimiser l'exploitation des ports commerciaux, de mettre en place un réseau national intégré de zones logistiques autour des ports et aéroports, avec comme point de départ la zone de Radès, outre le développement du transport ferroviaire, la formation et l'identification des compétences dans ce domaine. Le conseil a, également, décidé de mettre en place un cadre juridique approprié pour régir l'exploitation des zones d'activités logistiques, d'élaborer un programme de mise à niveau en logistique, de créer une réserve foncière consacrée aux espaces logistiques et de coordonner, au mieux, entre les parties intervenantes à travers la création d'un observatoire de la logistique. Le conseil ministériel a recommandé, à cette fin, d'œuvrer à parfaire la mise en œuvre de cette stratégie à travers la conjugaison des efforts de toutes les parties de manière à aider à la circulation rapide des marchandises et à la réduction du coût et à renforcer la position de la Tunisie en tant que pôle d'investissement et d'échanges commerciaux. L'ensemble de ces mesures ne manquera pas de conforter le bilan des performances, déjà réalisées par la Tunisie dans ce domaine. En attendant la concrétisation de ces mesures avant-gardistes, il est utile de rappeler que la Tunisie a réussi à mettre en place une infrastructure moderne qui constitue un véritable préalable et un atout pour développer une logistique performante. Il s'agit de 9 aéroports internationaux, 7 ports de commerce, 2400 kilomètres de réseaux ferrés, plus de 20 000 kilomètres de routes dont 370 kilomètres d'autoroutes. Dans cette optique, des zones logistiques seront créées autour des ports et aéroports. A ce titre, une étude a été lancée par le ministère du Transport et devant être finalisée en 2010, pour relier les villes situées aux alentours du futur port d'Enfidha à la zone logistique et industrielle à travers le réseau ferroviaire. Ce projet vise à tirer le meilleur profit de la région du centre de Tunisie, en particulier, de l'aéroport international d'Enfidha et du nouveau port en eaux profondes qui sera aménagé dans la même zone, moyennant un investissement de 3 milliards de dinars. Parallèlement, une zone logistique autour du port sera aménagée, dans une première étape, sur une superficie de 500 hectares et permettra de créer 20 000 emplois. Pour ce qui est du port de Radès, tout un programme a été mis en place pour le développement des alentours du port sur la base d'une approche de qualité et de complémentarité avec le nouveau port en eaux profondes d'Enfidha. Le port de Radès dont la capacité d'accueil est estimée à 14 000 conteneurs, a été renforcé récemment, par de nouveaux équipements (conteneurs, grues et monte-charges) d'une valeur de 20 millions de dinars. Il est utile de rappeler que dans un récent rapport publié par la Banque mondiale, la Tunisie occupe le 61ème rang mondial en performance logistique, avec un score de 2,84 sur 5. Ce rapport intitulé "Connecting to Compete 2010: Trade Logistics in The Global Economy" classe 155 économies sur la base d'indicateurs de performance logistique, Logistics Performance Indicators (LPI): les régimes douaniers, les coûts logistiques (notamment les taux de fret), la qualité des infrastructures, la capacité de suivre et localiser les changements, le respect des délais de livraison et la qualité de l'expertise nationale en matière de logistique. La Tunisie, classée première dans la zone du Maghreb, a été particulièrement bien notée dans les domaines des expéditions internationales (22ème avec un score de 3,36), de la rapidité (58ème avec un score de 3,57), de l'infrastructure (65ème avec un score de 2,56) et d