Un débat en présence du chef du patronat tunisien est sans cesse une occasion de calibre pour échange d'idées. C'était le cas du dernier déjeuner débat, organisé par la Chambre Tuniso-Américaine de Commerce (TACC) dont M. Hédi Djilani a été invité d'honneur. Le thème « Les opportunités d'affaires et de partenariat avec les Etats Unis d'Amérique » n'est pas nouveau mais le fait de ne pas réaliser de grands choses sur terrain ne fait que renouveler le débat. M. Nazeh Ben Ammar (Président de la TACC) a indiqué, lors de son intervention de bienvenu, que la Tunisie peut être un milieu favorable pour les investissements américains. Les américains ont investis 94,26 millions de dollars en Tunisie durant l'année 2008 (22,95 millions hors énergie). Pour la période 1994-2008, le montant des investissements cumulés représente plus d'un milliard de dollars. Plus de 70 entreprises américaines sont implantées actuellement en Tunisie et emploient plus de 18.000 tunisiens. Il apparaît également que ces investissements US constituaient, en 2008, 3,7% des investissements directs étrangers ( IDE) captés par la Tunisie. Le premier secteur, fluctuant, de l'économie concerné est l'énergie (3/4 des IDE). Le quart restant concerne l'industrie, l'aérospatial, les IT (ou TIC) et les services. Toutefois, les échanges réalisés par la Tunisie avec les USA ne représentent que 3% de son commerce. Le chef du patronat tunisien (Hédi Djilani) a invité la TACC à amplifier sa coopération avec l'UTICA afin d'améliorer des relations d'affaires avec « le pays de l'oncle SAM ». Le président de l'UTICA a été directe et pragmatique dans on démarche (un peu à l'américaine) «Nous sommes attachés à nos relations avec l'Union européenne, mais nous devons diversifier nos relations en direction des USA et de l'Asie. Convaincu que parce que les Américains ont d'autres centres d'intérêt, il ne faut pas s'imaginer qu'ils vont venir vers nous. C'est à nous, qui sommes demandeurs, d'aller les chercher». M. Djilani a proposé des plans d'action pour l'accélération des échanges à travers un rapprochement par rapport au comportement du consommateur américain, un peu sévère en comparaison avec son homologue européen. L'homme d'affaires tunisien « qui n'a pas l'USA dans son spectre » doit changer d'avis surtout avec le petit retour de l'économie américaine devant la multitude des crises au niveau de l'U.E. Un ensemble d'éléments à prendre en considération pour réussir un chantier de diversification au niveau des exportations pour minimiser les effets des crises à venir. M. Djilani a mis le doigt sur un problème majeur pour les tunisiens qui se trouvent parfois obligés de passer par les antennes européennes des sociétés américaines. Ce problème émane du taille de notre marché, jugé minime par les américains, d'où ils exigent de passer par leurs représentations en Europe, un obstacle devant le tunisien qui se sent comme même à l'Europe alors qu'il a visé les « States ». La Tunisie : Potentiel pour devenir un hub américain Malgré la multitude de points de vue exposés par la salle, les invités ont partagé avec le président de l'UTICA une idée stratégique de proposer aux américains un projet ayant pour objet de faire de la Tunisie le hub du business américain pour toute la région Maghreb ou même l'Afrique. La Tunisie dispose de plus de 228 entreprises en Algérie et d'importants investissements en Libye sans oublier les relations importantes avec les Marocains et la présence ascendante en Afrique. Un positionnement réalisable mais surtout profitable nécessitant la consolidation des efforts public-privé pour réussir une longue procédure de négociation avec les américains.