«Les opportunités d'affaires et de partenariat avec les Etats-Unis», tel est le thème autour duquel a tourné un débat récemment organisé par la Chambre de commerce tuniso-américaine (Tacc) et l'Union tunisienne pour le commerce et l'industrie (Utica). M.Nazeh Ben Ammar, président de la Tacc a précisé, à cette occasion, qu'aller vers le marché américain serait une continuité de la politique tunisienne en matière de commerce extérieur. Une politique qui se construit, entre autres, sur la diversification des marchés. Il a, par ailleurs, souligné que les Etats-Unis restent leader dans plusieurs domaines et un partenaire économique incontournable. Concernant les opportunités d'affaires que peut présenter le marché américain M.Ben Ammar a souligné que d'après une étude réalisée par la Tacc quelque 4.000 produits tunisiens pourraient être exportés vers les Etats-Unis. M.Hédi Djilani, président de l'Utica a, de son côté, mis en exergue les rapports excellents qui lient la Tunisie aux Etats-Unis, fait qui ne peut, selon lui, que soutenir un partenariat économique éventuel. «Les relations entre la Tunisie et les Etats-Unis sont des relations d'amétié trés solides et qui sont vieilles de plus de deux siècles. C'est aussi des relations stratégiques sur tous les plans», a-t-il précisé à ce propos, ajoutant que la Tunisie a signé, en 2002, avec les Etats-Unis, l'accord cadre pour le commerce et l'investissement (Tifa). Un accord qui prévoit la promotion de la coopération tuniso-américaine dans le domaine de l'investissement et du commerce à travers la mise en place de mesures d'encouragement et de facilitation. «Il est vrai que les chiffres relatifs aux échanges commerciaux que nous avons aujourd'hui avec les Etats-Unis ne sont pas très significatifs, ils ne reflètent pas le vrai potentiel d'échanges économiques entre les deux pays», a, en outre, précisé M. Djilani. En 2009, les importations en provenance des Etats-Unis se sont élevées à 1,027 millions de dinars, tandis que les exportations tunisiennes sur le marché américain ont été d'environ 265 millions de dinars. Cet écart entre les importations d'une part et les exportations de l'autre dicte une réflexion approfondie sur les moyens qui permettraient d'équilibrer les échanges. M.H. Djilani préconise, à ce propos, d'intensifier les contacts et les concertations afin de jeter les bases d'un véritable partenariat qui tiendrait compte des spécificités des deux pays. Le président de l'Utica a, d'un autre côté, exposé les spécificités économiques et sociales des Etats-Unis d'Amérique rappelant, à cette occasion, qu'avec un PIB égal à 46.000 USD par habitant, les Etats-Unis se présente comme un marché hautement important et qui devrait susciter un plus grand intérêt de la part des opérateurs tunisiens d'autant plus que l'économie américaine a renoué avec la croissance dès le dernier trimestre 2009. Le débat a ensuite tourné autour des efforts qui devraient être déployés en vue de développer un partenariat économique tuniso-américain réussi et de promouvoir l'image de la Tunisie sur le continent américain. Les intervenants se sont également penchés sur l'identification de créneaux susceptibles d'intéresser le marché américain et ont cité, entre autres, le tourisme culturel et écologique, l'agriculture biologique… Un autre intervenant a souligné que, vu l'étendue des Etats-Unis et le fait que chacun des Etats a ses propres spécificités aussi bien économiques que sociales, il serait judicieux de tenir compte des spécificités de chacun et de ne pas faire de faux pas en considérant tous les Etats comme un seul bloc. La spécificité du consommateur américain, à la fois exigeant au niveau de la qualité, attachant une grande importance au prix et rarement fidèle à un seul fournisseur, est un autre aspect qui fut soulevé en marge de ce débat. M.H.Djilani a, de son côté, noté que pour pouvoir, réellement, intéresser les entreprises américaines, il est important de penser à renforcer le processus de l'union économique du Maghreb et d'additionner les efforts et les atouts des cinq pays de la région. Il ressort de ce débat que, malgré certains problèmes, un partenariat réussi peut être établi entre les acteurs économiques et qu'il suffirait, pour ce faire, de cerner de façon juste les créneaux porteurs. La Tunisie gagnerait également à accorder la plus grande importance à la qualité de ses produits et à mettre en avant ses atouts aussi bien naturels qu'humains.