Le dragon chinois ne cesse de prouver son importance dans l'économie mondiale et surtout au niveau des niches les plus sophistiqués des industries. Une vue d'ensemble des actualités économiques dégage une forte présence des chinois dans les industries ferroviaires. Les opérateurs ferroviaires chinois ont déjà atteint la taille de leurs concurrents occidentaux, tout en affichant des croissances annuelles de 30-50% de leurs chiffres d'affaires. Ces opérateurs s'apprêtent à porter la concurrence sur les marchés européens et mondiaux. Deux flash d'infos semblent importants à analyser pour voir de prés l'évolution de cette industrie chez les asiatiques, futurs leaders de l'économie mondiale. Le premier flash concerne la visite du gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, à Shanghai et son degré de satisfaction du réseau ferroviaire local. Le responsable américain s'est dit séduit et un accord sur la réalisation d'un projet de ligne à grande vitesse entre San Francisco et Los Angeles semble proche avec les chinois. Le projet coutera 2,25 milliards de dollars et considéré parmi les mégaprojets mondiaux de transport surtout avec les atouts financières que les chinois peuvent présenter pour construire un train à grande vitesse en minimisant autant que possible les coûts. Le deuxième flash, plus important pour la Tunisie, est le protocole d'entente signé entre le constructeur ferroviaire français Alstom et deux sociétés chinoises, China CNR Corporation Ltd, (« CNR ») et Shanghai Electric Group Ltd (« SEC»), pour former un partenariat stratégique et développer conjointement de nouveaux marchés pour des produits de transport collectif. L'accord développera les capacités et la compétitivité de deux joint-ventures existantes, Shanghai Alstom Transport Co., Ltd. (« SATCO ») et Shanghai Alstom Transport Electrical Equipment Co., Ltd. (« SATEE »). La collaboration permettra aux parties d'accélérer le développement de solutions complètes de matériel roulant et de systèmes de traction ferroviaires par les deux joint-ventures pour les projets de transport collectif. Le but à long terme du partenariat est d'offrir à SATCO et à SATEE la capacité de concevoir, construire et commercialiser de nouveaux produits de transport urbains pour le marché chinois ainsi que pour les marchés à l'exportation. En tant que leader mondial du transport ferroviaire, Alstom est bien positionné pour participer au développement des transports collectifs urbains en Chine. La présence d'Alstom Transport en Chine remonte en 1958 et correspond à 5 joint ventures, 8 bureaux de projets et 3 partenariats industriels (métro, locomotives, trains EMU). Avec des bureaux à Pékin, Shanghai, Guangzhou et Hong Kong, Alstom Transport emploie plus de 1 500 personnes en Chine. Présent en Tunisie depuis 20 ans, Alstom Transport est leader avec 36% de parts de marché. En 2008, Alstom a achevé les travaux d'électrification de l'extension de la ligne de tramway n°1 vers « El Mourouj » et s'est vu confier par la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens un contrat d'électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cédria en Banlieue Sud de Tunis. Ce contrat qu'Alstom dirige au sein d'un consortium, marque la première étape du projet de construction du réseau ferroviaire rapide (RFR) pour la région du Grand Tunis. Ce contrat contribue également à l'amélioration de la qualité de l'environnement en limitant l'utilisation du diesel au profit de l'électricité. Par ailleurs, Alstom, leader du groupement comprenant Thales et deux partenaires tunisiens, EGMS et Bonna-Tunisie, a déposé une offre technique en janvier 2010, pour la construction d'environ 18 km de lignes du projet RFR. Cette offre qui s'appuie sur l'expertise infrastructure d'Alstom, concerne la fourniture de l'atelier dépôt des rames, des voies, de l'alimentation électrique, des caténaires, du système de signalisation et de télécommunications. Le RFR sera composé à terme de 5 lignes totalisant 85 km. Il permettra de transporter plus de 20 000 passagers par heure et par ligne entre les banlieues de Tunis et le centre de la capitale. Ce marché tunisien de RFR est un véritable champ de bataille entre multiples sociétés mondiales et des sources indiquent que les chinois ne sont pas dispensés de ce projet soit directement soit à travers leurs partenaires comme le cas d'Alstom. Reste à voir le nom du premier fournisseur du RFR en Tunisie pour voir est ce qu'on peut voir des chinois dans un projet ferroviaire tunisien ou non ?