Comment améliorer le partenariat tuniso-français pour s'en sortir de la crise économique actuelle ? C'est la thématique du forum économique tuniso-français tenu le vendredi 24 avril 2009 au siège de l'UTICA. Un nombre très important d'hommes et de femmes d'affaires tunisiens et français se sont spécialement déplacés pour assister à cet événement de haut niveau. D'ailleurs, la liste des participants tunisiens et français défilant devant ce parterre d'hommes d'affaires, est la meilleure preuve de ceci. Dans son discours de bienvenue, Mr Tarak Cherif, président du comité France à l'UTICA, a annoncé que prochainement, 140 acteurs économiques français seront en visite en Tunisie pour rencontrer leurs homologues tunisiens. Ceci dans le but d'améliorer davantage les relations bilatérales économiques. Mr Eric Hayat, président du comité Tunisie au MEDEF, ayant pris la parole ensuite, a déclaré que : « les entreprises françaises sont heureuses en Tunisie. Se ne sont pas des paroles en l'air, a-t-il ajouté, puisqu'elles ont créé 106 mille emplois depuis leurs implantations ». Selon le président du comité Tunisie au MEDEF, la situation financière de la Tunisie est enviable. En effet, même si le taux de croissance estimé pour 2009 est de 4,5%, soit un taux plus bas que celui prévu auparavant, la situation économique et financière de la Tunisie demeure bonne. Mr Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'industrie et à la consommation, a pour sa part, fait le tour des différents projets communs après avoir cité, en chiffre, le niveau atteint des échanges commerciaux bilatéraux dans les différents domaines d'activité. Pour lui, la France doit se débarrasser d'un cliché, qui est de « considérer les pays de la rive Sud comme uniquement des asiles pour les entreprises françaises en difficulté ». La coopération, selon Mr Chatel, devrait être concentrée sur les grands projets surtout dans les domaines de l'environnement et des énergies renouvelables. Poursuivant dans le même contexte, Mr Ridha Touiti, ministre tunisien du commerce et de l'artisanat, a appelé les hommes d'affaires des deux rives de la méditerranée à unir leurs forces pour bâtir des partenariats constructifs susceptibles d'aider, d'une part, la France à faire face à la crise, et d'autre part la Tunisie à améliorer ses performances économiques à l'échelle internationale. Les visites de Mr Nicolas Sarkozy, Président de la France, en Tunisie et celle de Mr Zine El Abidine Ben Ali, président de la république tunisienne en France ont été un véritable tremplin pour les relations politico-économiques bilatérales. A ajouté Mr Touiti. Ces propos s'illustrent par le nombre d'entreprises françaises qui importent à partir de la Tunisie (4000), le nombre de touristes en provenance de la France qui viennent chaque année en Tunisie (la France est le premier importateur de touriste pour la Tunisie), le rythme de la création d'entreprises françaises en Tunisie qui s'est rapidement accéléré (une entreprise est créée en Tunisie tout les 5 jours)… à tout cela s'ajoute l'efficacité de l'environnement des affaires en Tunisie, la réglementation transparente, l'appui institutionnel favorable aux investissements étrangers, la stabilité sociopolitique et surtout, le niveau non-négligeable de qualification des ressources humaines tunisiennes. L'association de tous ces facteurs ne peut qu'encourager la multiplication des accords de partenariats qui sont selon Mr Afif Chelbi, ministre de l'industrie, de l'énergie et des PME, « un remède anti-crise pour les deux pays ». D'ailleurs, ce slogan est le titre d'une campagne promotionnelle qui sera bientôt lancée par l'UTICA, comportant plusieurs réunions et séminaires dont le but est de motiver les hommes d'affaires à nouer plus de contact et signer davantage d'accords. La politique de contrepartie industrielle, a souligné Mr Chelbi, a fait ses preuves dans le secteur de l'Automobile et bientôt dans le domaine aéronautique, citant comme exemple le projet d'Aérolia qui sera, selon le ministre de l'industrie, de l'énergie et des PME, une véritable réussite. D'autre part, Mr Chelbi a précisé que si la crise induit en apparence d'importants problèmes économiques à court terme, elle représente de multiples avantages. Les prochaines années seront même, pour le ministre tunisien, très porteuses pour l'industrie tunisienne, en dépit de la crise actuelle. Cependant, on ne doit pas perdre de vue l'objectif initial du gouvernement tunisien, qui est d'améliorer la situation économique du pays, et de sortir de cette situation difficile avec le moins de dégâts possible. Pour cela, une stratégie industrielle a été mise en place, dont un de ses instructions est la multiplication par 6 du nombre d'ingénieurs électroniques en Tunisie. Les ministres du transport tunisien, Mr Abderrahim Zouari, a insisté pour sa part sur l'importance de la performance logistique comme étant un atout pour le développer la logique d'économie durable en Tunisie. Dans ce sens, une commission technique nationale a été mise en place dans le but de suivre l'amélioration de la productivité en Tunisie. L'un des plus imposants objectifs de l'Etat dans ce domaine est de baisser le taux de logistique à 10% du PIB national en première étape et à 5% en deuxième. a déclaré le ministre de transport tunisien. Quant à son homologue français, Mr Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des transports, a cité les différents projets de développement du secteur logistique en Tunisie et en France, tels que la mise en place de filières universitaires de France dans ce domaine, l'élaboration du projet de centre de formation dans le domaine maritime en Tunisie, ainsi que la multiplication des grands projets ferroviaires et logistiques. Ouvrant la séance de clôture, Mr Hédi Djilani, président de l'UTICA, a fait le tour des réalisations française en Tunisie en terme d'investissement et de projets de partenariat, tout en appelant à une coopération tuniso-française dans son sens le plus large, comme l'a précisé Mme Laurence Parisot, Présidente du Mouvement des Entreprises de France, dans le cadre de sa visite en Tunisie mercredi 27 février 2008. L'UMP est pour Mr Djilani, comme pour la plus part des intervenants, une solution pour la crise et non pas un problème. Elle est donc indispensable, surtout dans ce contexte de crise. Pour y parvenir, il faudra commencer par le premier pas, qui est selon le président de l'UTICA, le sommet 5+5.