Armor-Lux, la marque reconnue pour l'originalité de collections qui puisent leur inspiration dans les couleurs de la mer et les valeurs de la Bretagne, travaille avec une dizaine d'entreprises de textile françaises installées dans la région de Monastir en Tunisie, qui emploient 2.500 salariés. Ainsi, la crise tunisienne touche directement l'entreprise quimpéroise. « Rien n'est bloqué. Mais la production comme le transport ont subi les effets de la crise... » Michel Guéguen, directeur général d'Armor-lux, résume la situation à laquelle l'entreprise doit faire face depuis le début de la révolution tunisienne. Jusqu'à ces derniers jours, le soulèvement du peuple tunisien contre le président Ben Ali n'avait eu que peu d'incidences sur la production. «Ce sont des entreprises qui ne sont pas liées au pouvoir, précise M. Guéguen. Cela fait une énorme différence ». Mais depuis vendredi, les salariés ne sont pas venus travailler dans les usines françaises. Cependant, hier matin, la production a pu reprendre partiellement. «Les salariés qui habitent près des usines ont pu venir travailler. En revanche, le service de ramassage des sociétés de textile, qui se fait par car, n'ayant toujours pas repris, les employés qui habitent dans les villages proches n'ont pu se déplacer». Second problème, le transport. « Deux fois par semaine, des camionneurs français viennent chercher la production. Les camions convergent ensuite vers le port de Tunis. Après un passage aux douanes, les remorques partent pour Marseille. » Cependant, les responsables attendent un retour au calme, et une amélioration de production pour les collections d'été notamment avec un pays qui occupe une place importante dans l'organisation Armor-lux. Notons qu'un tiers des vêtements vendus par la marque est fabriqué en France, et la Tunisie représente environ 35 % de la production délocalisée. « Nous travaillons avec une dizaine d'usines situées dans la région à l'ouest de Monastir en Tunisie ».