La chambre syndicale nationale du travail temporaire et des services de l'emploi a vu le jour le 23 février 2011 à Tunis. L'annonce a été faite lors d'une rencontre organisée par la multinationale implantée en Tunisie Adecco, spécialiste mondiale de solutions en ressources humaines, toujours avec une sélection bien déterminée de journalistes et l'exclusion non expliquée d'autres supports électroniques et médias nationaux. L'objectif de la mise en place de cette chambre consiste en la recherche d'une solution pour organiser et structurer la profession loin de tous les dépassements. Une structure qui s'annonce dans une période où les grandes sociétés du secteur plaident pour un cadre législatif clair et une structuration du métier, et où, en même temps, l'Ugtt appelle à mettre fin à cette activité en tant que nouvelle forme d'exploitation des travailleurs et de violation de leurs droits. Personne ne peut nier l'importance des agences d'intérim dans l'employabilité, surtout le travail temporaire et saisonnier, et leur rôle dans la promotion de l'image tunisienne notamment auprès des entreprises internationales implantées déjà dans le pays et celles intéressées par la destination Tunisie. La mise à disposition des ressources humaines à ses investisseurs est d'une importance majeure. Mais qu'en est-il de la déontologie professionnelle en l'absence de législation encadrant leurs pratiques et les méthodes de gérer les compétences tunisiennes ? Selon les responsables d'Adecco, « l'effectif intérimaire en Tunisie serait estimé à 250.000 soit 7,99% de la population active. Ces intérimaires interviennent dans des secteurs-clefs de l'économie en l'occurrence, le tourisme, le secteur bancaire, l'industrie automobile… ». Fait marquant, ces employés, souvent temporaires font face à des problèmes notamment le non versement des salaires, la non prise en charge des charges sociales et le non renouvellement des contrats au-delà des quatre ans autorisés. Comment faire pour garantir les droits légitimes de ces salariés et faire en sorte qu'ils jouissent de leurs pleins droits tels que annoncés dans le code de travail tunisien et se conforment aux législations internationales ? L'intégration en CDD ou en CDI constitue désormais un problème pour les entreprises qui recrutent via les agences d'intérim, soit le phénomène de sous-traitance que l'organisation nationale des travailleurs appelle aujourd'hui à lui mettre fin. Un appel que, selon les spécialistes, peut forcer plusieurs entreprises étrangères à partir de la recherche d'un environnement moins exigent dans d'autres pays. Avec cette nouvelle chambre, voyons-nous l‘arrêt de violation des droits de ces salariés, la mise en place d'un cadre juridique qui encadre le métier, une grille de salaire et un travail décent tout en préservant les intérêts et les attentes des employeurs et surtout les intérêts des agences d'intérim.