La Tunisie a pris part du 17 au 20 février à la bourse internationale du tourisme de Milan. Ce salon est la plus grande exposition au monde du produit touristique italien qui rassemble la meilleure offre internationale. Il a attiré 155 000 visiteurs dont 108 500 professionnels représentant 152 pays dont la Tunisie. Mais ce marché italien est en perte de vitesse. Comment le redynamiser et impliquer plus les TO pour programmer la Tunisie? Plusieurs professionnels tunisiens ont pris part au BIT de Milan, lieu de rencontre par excellence des acheteurs et décideurs avec les fournisseurs de l'industrie touristique à travers le monde. La présence des professionnels tunisiens dans BIT n'était pas une simple formalité touristique, le but premier est de favoriser la destination Tunisie et de convaincre les touristes à faire confiance aux produits touristiques tunisiens en cette période difficile. La crise bat son plein et ce salon est une bonne opportunité pour consolider les ventes sur l'Italie. Il s'agit, par conséquent, de donner une nouvelle dynamique à ce marché prometteur qui est classé en cinquième position au niveau des arrivées touristiques enregistrées en Tunisie. Les statistiques disponibles montrent que le marché italien ne cesse de chuter pour atteindre en 2010 son niveau le plus bas avec 354.127 entrées et 2.397.247 nuitées. Ce marché passe par des moments difficiles. L'ONTT ne fait rien pour le booster, en témoigne le stand tunisien au salon de Milan et les rendez-vous manqués du ministre du tourisme avec les tour-opérateurs. C'est pourquoi, il est temps de mieux se repositionner sur ce marché où le volume des voyages et potentiel à l'export du marché italien est de l'ordre de 17 millions de touristes, soit 30% de l'ensemble de la population, ce qui constitue une manne extraordinaire pour la Tunisie. Une nouvelle année commence difficilement sans visibilité mais nous devrons oublier les succès du passé et remettons les compteurs à zéro ! Il faut répartir de nouveau à la conquête de la clientèle italienne, continuer le travail de consolidation des acquis, relever les défis posés par la conjoncture actuelle. Chaque acteur du tourisme sait ce qu'il a à faire et quel rôle il doit jouer. Le plus important est de se mobiliser et d'être solidaire en cette période morose. Ouvrir plus le ciel Le marché italien n'arrive pas à décoller. L'aérien ne suit pas. Nos compagnies ne peuvent pas répondre à des demandes de TO au niveau de l'aérien. 80% du trafic se fait durant l'été de juin à septembre. Chose qui pénalise beaucoup l'aérien. Tunisair a une part de marché de 53%. Les autres compagnies du pavillon national en ont 24% et le reste est partagé entre 10 compagnies italiennes. Le trafic régulier est assuré uniquement par Tunisair. C'est pour cela qu'il est important et urgent d'ouvrir le ciel, d'encourager les compagnies low cost et multiplier les vols sur la destination. Un autre défi, revoir notre programmation en lits durant la haute saison. Les TO Italiens ne trouvent pas assez d'espaces pour loger leurs clients. Les mois de juin, juillet et août constituent les périodes des grandes entrées des italiens en Tunisie avec une concentration particulière durant le mois d'août. Et là, nos hôteliers trouvent de difficultés pour accueillir les 100 milles touristes en août. Il faudrait agir sur ce marché avec une stratégie marketing appropriée et ciblée et une augmentation de notre budget de promotion sur cette destination et surtout ne pas brader nos prix. Il ne faut pas paniquer car nous avons un bon produit qualité-prix. Impliquer plus les TO italiens Le plan de la relance du marché italien passe par l'implication des tour-opérateurs italiens. Or ces derniers semblent être en retrait si on les compare avec leurs homologues français ou britanniques qui ont fait du bon travail pour booster la destination. C'est pourquoi des actions doivent être mises en place, notamment à travers le référencement auprès de TO, tels que Alpitour et Sprintours. Les professionnels devront aussi bouger en préparant des actions promotionnelles avec les représentants des TO, encourager ces voyagistes qui ont des programmations pour avril pour avancer la date de la reprise, et se concerter avec eux pour des actions ponctuelles de relance tels que offrir la gratuité pour les enfants et organiser des voyages de presse et de mégatours. L'objectif de ces mesures est de renforcer l'image de la destination auprès des voyagistes et, par ricochet, pousser les distributeurs à prescrire la Tunisie à leur clientèle. Mais cela suffira-t-il à relancer la demande?