Malgré les grandes manifestations que vivent les pays arabes dans cette période de crise, la situation de la Tunisie est toute différente ; les déprédations ont été mineures et la sécurité est « presque » partout rétablie. Selon « valeursactuelles.com », la Révolution du 14 janvier a causé un ralentissement de l'activité, tension sociale, instabilité politique… Malgré tout, les entreprises françaises sont encore présentes en Tunisie. En fait, certaines entreprises françaises voient leur chiffre d'affaires directement affecté par le ralentissement de l'activité économique : les touristes ont choisi d'autres plages pour parfaire leur bronzage, laissant les hôtels vides. Les donneurs d'ordres, dans l'automobile et le textile, ont vite fait de se tourner vers d'autres fournisseurs si les livraisons sont ralenties ou entravées. Cependant, « ils reviendront, car ces ateliers sont efficaces, notamment en matière de contrôle-qualité. Mais en attendant… », rapporte la même source. D'un autre coté, à l'ère de Ben Ali, certaines entreprises françaises sont touchées dans leur organisation capitalistique ; elles ont été obligées d'avoir un partenaire tunisien. Aujourd'hui nationalisée de fait, cette part de capital restera-t-elle entre les mains de l'Etat tunisien ? Sera-t-elle revendue ? On n'en sait encore rien. En effet, demain, ce sont d'autres problèmes qui se profilent, et ils pèsent d'autant plus lourd que les entreprises françaises sont nombreuses ; sur le pourtour méditerranéen, 3 000 sociétés françaises emploient environ 300 000 salariés. Les financements bancaires français y atteindraient la somme de 36 milliards d'euros, et les projets foisonnent. C'est pour ces raisons, l'œil fixé sur les courbes avantageuses des économies maghrébines, que Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, en devient presque lyrique : « Restez pour aider les peuples qui ont conquis leur liberté, et restez pour continuer à faire de bonnes affaires », s'écrie-t-il, s'adressant aux entreprises françaises. Par ailleurs, lors de sa visite à Paris la semaine dernière, Mehdi Houas, ministre tunisien du Commerce et du Tourisme, s'est montré tout aussi encourageant: « Nous sommes maintenant dans un Etat de droit, les entreprises vont pouvoir construire avec plus de sérénité… »