Les compagnies de transport aérien se trouvent confrontées à un nouveau défi. L'amélioration de l'efficacité énergétique devient aujourd'hui une obligation voire un passeport de passage pour les pays de l'Europe. L'Union européenne intégrera dés l'année 2012, les émissions du secteur aérien dans son système d'échange de quotas (EU ETS). Les compagnies aériennes tunisiennes payeront de ce fait une taxe carbone. La taxe est estimée à environ 3,5 millions d'euros annuellement. Selon UE, cette mesure vise la réduction d'émissions de CO2 aux compagnies aériennes, européennes ou étrangères qui ont une activité en UE. Elle est équivalente à -3% en 2012 par rapport à la moyenne des émissions annuelles de CO2 du secteur entre 2004 et 2006, puis -5% par an de 2013 à 2020. L'intégration du transport aérien dans le système européen d'échange de quotas a laissé Tunisair choisir d'adhérer au programme national de maîtrise de l'énergie et de consolider les efforts déployés dans ce domaine. « On n'a pas de solution, on doit se préparer pour acheter ce certificat de carbone », a indiqué M. Souhaiel Dallel, directeur environnement et carburant de Tunisair lors d'un débat déjeuner organisé aujourd'hui, 26 avril 2011 par l'ANME et ayant pour thème : « Efficacité énergétique et quotas d'émissions du transport aérien, enjeux et solutions ». Depuis novembre 2006, la compagnie de transport aérien s'est engagée avec l'appui de l'agence nationale de maîtrise de l'énergie (ANME), dans une action d'audit énergétique de sa flotte d'avions. D'après l'Association du transport aérien international (IATA), le potentiel d'économie d'énergie dans le transport aérien peut atteindre jusqu'à 5%, selon la nature de l'organisation technique et opérationnelle de l'entreprise. Selon M. Duchrow, un représentant de la coopération internationale allemande, GIZ a indiqué que ce projet est stratégique pour la Tunisie : « C'est un aspect qui intéresse la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne. A travers cette mesure, la Tunisie pourrait attirer de nouveaux touristes avec un environnement vert», a-t-il ajouté. Bien encore, selon les derniers chiffres de l'ANME, sur environ 19 millions de passagers internationaux au départ et à destination de la Tunisie, 4% ont utilisé le mode maritime, 43% le mode terrestre et 53% le mode aérien dont la moitié ont choisi des compagnies nationales. Plus de deux tiers des vols effectués par les compagnies nationales étaient sur l'Union européenne. La consommation du secteur aérien est de l'ordre de 300 Ktep dont environ 46% achetée sur le territoire national. La quantité moyenne nécessaire pour le transport d'un passager sur un trajet moyen (2h30mn) varie entre 45 à 60 kg équivalent pétrole, selon le type du vol (régulier ou charter). Le potentiel d'économie d'énergie du secteur aérien varie entre 15 et 30 ktep, soit des économies de 20 à 40 millions de dinars.