La presse aujourd'hui est considérée comme un nouveau né. Elle a vécu 23 ans de marginalisation au vu de l'absence de la liberté d'expression, a précisé M. Néji Bghouri, président du Syndicat national des journalistes tunisiens. Vingt ans après la déclaration de Windhoek, la Tunisie, à l'instar de plusieurs pays, a célébré, mardi 3 mai 2011, la Journée mondiale de la liberté de la presse. « Les médias du XXIe siècle au service de la démocratie » est le thème de cette rencontre. M. Bghouri a présenté le rapport annuel des libertés de presse établi par l'observatoire et traitant des différentes infractions relevées à l'encontre des journalistes et des lacunes de divers médias depuis la Révolution. Les journalistes ont subit des harcèlements physiques et moraux de la part des agents de la police politique. Parmi les griefs dénoncés figurent la dégradation des droits des journalistes notamment sociaux et financiers au sein des institutions médiatiques, l'absence de contrats clairs et des salaires en dessous de leurs compétences, le dépassement flagrant au code de travail ! Parmi les lacunes constatées après le 14 janvier, on cite: l'absence d'une ligne éditoriale au sein des médias, les insultes propagées contre le président déchu, les membres de sa famille et les responsables de RCD Les informations sont devenues similaires en raison du recours à une seule source d'information (la TAP). Il s'agit également de l'absence de la source pour certains médias. Les anciens responsables gérant l'information sont restés dans leurs postes, ce qui a bloqué la liberté d'expression La disparition de certains titres de journaux de partis politiques à l'instar d'Al Horria, le Renouveau, Al Wehda, Al Moustakbil, Al Arab et autres. A accentué le chômage des journalistes. Malgré l'amélioration de contenu de La Presse et d'Assahafa après la Révolution, ces derniers sont menacés de fermeture en raison de problèmes financiers. Cette situation nécessite une intervention immédiate de l'Etat. La période post révolution a connu des avantages. En effet, l'audiovisuel a enregistré une amélioration au niveau de la qualité du contenu, compte tenu du nouveau paysage de liberté d'expression. Les sujets traités reflètent les préoccupations du citoyen. Le rapport n'a rien mentionné sur la presse électronique qui souffre jusqu'à présent de la négligence des autorités. Or, aucune initiative n'est manifestée à l'égard de ce volet. Il est légitime de s'interroger sur l'avenir de la presse électronique en Tunisie.