Nul n'a oublié le parcours du TP Mazembe de Lubumbashi, il y a un an, au Mondial des clubs. Les Congolais avaient éliminé les Mexicains du CF Pachuca, puis les Brésiliens de l'Internacional de Porto Alegre avant d'échouer en finale face à l'Inter Milan. Les Tunisiens, récemment vainqueurs de la Ligue des champions signeraient des deux mains sans doute pour faire aussi bien. Mais la concurrence est très sévère et, s'ils franchissent les quarts de finale ils auront à croiser la route de l'hyper favori, le FC Barcelone. Atteindre la finale serait un exploit unique dans les annales du club « sang et or » comme dans celui des clubs africains. Il faudra aux Tunisiens en passer d'abord, dimanche 11 décembre, par les Qataris d'Al Sadd, champions d'Asie cette année, vingt-deux ans après la conquête d'un premier titre. Cette année l'équipe a disputé quatorze matche, en a remporté huit, fait quatre fois match nul et concédé deux défaites, marquant 24 buts pour 12 encaissés. Le club de Doha a depuis longtemps une fibre africaine. Certains doivent se souvenir que le Ghanéen Abedi Pelé et, plus récemment, le Nigérian John Utaka y ont séjourné. Auourd'hui trois internationaux africains y sont sous contrat, l'Algérien Nadir Belhadj, l'Ivoirien Kader Keita et le Sénégalais Mamadou Niang. Quelques références car deux d'entre eux ont participé à la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud et Niang, le capitaine de l'équipe nationale du Sénégal, a eu l'occasion de montrer pendant plusieurs saisons à Marseille l'étendue de ses qualités de buteur. La victoire de la troupe de Nabil Maâoul est indispensable si les joueurs du club tunisois veulent étalonner leur valeur à celle des Xavi et Messi, tous deux nommés pour le Ballon d'or FIFA/France Football 2011. Mais le nouveau roi d'Afrique n'est ni un inconnu, ni un champion éphémère. L'Espérance Sportive de Tunis est la machine à gagner du football tunisien : en 20 ans, elle a remporté pas moins de 14 championnats, sept Coupes et deux Super Coupes de Tunisie. Sa réussite a été un peu moins évidente sur la scène continentale mais les « Sang et Or » ne sont plus très loin des ténors égyptiens, Al Ahly et le Zamalek. L'Espérance a, dans sa vitrine, la Coupe des champions décrochée en 1994, la Super Coupe d'Afrique de la même année, la Coupe des Vainqueurs de Coupe 1998 et la Coupe de la CAF 1997. Trophées auxquels il faut ajouterSans oublier ses trois finales perdues de Ligue des champions entre 1999 et 2010, la dernière en date étant la plus douloureuse avec un cinglant 1-6 face au TP Mazembe sur l'ensemble des deux matches. Le club qui regroupe de nombreux internationaux tels qu'Oussama Darragi et Youssef Msakni pourra également compter sur son défenseur international ghanéen Harrison Afful et sa récente recrue camerounaise Yannick N'Djeng pour espérer aller frapper à la porte du but barcelonais. A la veille de la finale continentale contre le Wydad Athletic Club de Casablanca, Nabil Maâloul disait, jolie formule, « une finale ne se joue pas, elle se gagne ». Et comme la Coupe du monde des clubs est une succession de petites finales, l'Espérance sait ce qu'il lui reste à faire au Toyota stadium pour commencer et, si ça passe, au Yokoma international stadium contre le Barça en demi-finale.