C'est la première manifestation qui inaugure le cinéma dans les nouveaux locaux de l'IFT (Institut français de Tunisie). Elle était consacrée au ciné-concert, qui a invité des artistes à recréer un nouvel univers sonore sur les films. Mercredi 10 juin est une date à marquer d'une pierre blanche car c'est la date où nous aurons découvert l'auditorium de l'IFC dans ses œuvres pour la première fois. Il ne s'agit nullement d'une image car le programme de cette soirée était basé sur des œuvres cinématographiques. Des courts métrages précisément, et qui figurent sur les listes de la Femis, des ateliers du Varan et à Lardux films. L'idée de cette soirée, qui a créé ou recréé un lien entre ces films et la musique, est d'une originalité qui ne nous a pas laissé indifférents... Six artistes/DJ invités proposent une performance sur un court-métrage de leur choix extrait du catalogue IF Cinéma : Deena Abdelwahed, DVSN, Hayej, Houwaïda Hedfi, Oz, YnflX. Les six artistes font partie de la jeune génération reconnue sur la scène tunisienne et au-delà des frontières pour certains. Une soirée cinéma-musique qui a drainé un public important de jeunes très curieux de faire cette découverte. «C'est une manifestation inaugurale de l'auditorium de l'institut français avec six courts métrages dans le cadre du ciné-concert, dit Marc Monsallier, chargé de mission culturelle et responsable du cinéma, avec six artistes tunisiens qui sont connus sur la scène électronique d'aujourd'hui, trois jeunes garçons et trois jeunes femmes. La particularité de ces courts métrages, c'est qu'ils ont été puisés dans le catalogue de l'institut français général à Paris qui constitue une médiathèque de 3.500 films à la disposition des associations et dans un cadre non commercial. Pour nous, l'intérêt est aussi de lancer ce catalogue, de montrer aux gens qu'ils peuvent en disposer, et de mettre l'accent sur l'interaction de ce contenu avec les artistes tunisiens. Quatre de ces films sont de la Femis, de la production Lardux et des ateliers Varan. Ces écoles ou ces productions nous ont donné les films gratuitement pour qu'ils soient réinterprétés par les artistes tunisiens. Les réalisateurs français verront ensuite le travail qui a été fait sur ces films. On est dans un véritable lieu d'échange entre ce qui se fait dans une école parisienne et ce qui se fait ici à Tunis». Les six courts métrages proposés sont Dusty Night d'Ali Hazara. 2011, sur une musique du jeune artiste tunisien Hayej, Deena Abdelwahed a composé sur Shopping de Vladilen Vierny. 2013, Oz sur Low de Ludivine Large-Bressette. 2012, YnflX a habillé en musique le film Les Naufragés de François Abdelnour. 2012, Houwaïda Hedfi a créé une excellente composition sur Le Silence sous l'écorce de Joanna Lurie. 2007 et DVSN sur Ça viendra avec la lumière de Lucie Baudinaud. 2013. Ce qui était également intéressant dans cette soirée, c'est aussi le fait de re-découvrir les images sous une autre musique composée par des artistes d'une autre culture et qui réussissent à créer un univers nouveau au sein des images et de la narration filmique. Qui est le plus magique des deux, le cinéma ou la musique ? C'est la rencontre des deux, bien sûr, qui crée un langage à la fois personnel et universel. Quels sont les projets futurs côté cinéma à l'IFT ? «On en a beaucoup, dont un cycle Claire Denis avec la rentrée scolaire, on a aussi le mois du documentaire et la participation aux JCC, entre autres bien entendu. Pour l'instant, on est encore dans une phase expérimentale sur l'Auditorium pour évaluer tous les aspects techniques, mais on est très content du travail de ces six artistes ce soir», nous a-t-il déclaré en fin de soirée.