C'est un jeune musicien et son nom de scène c'est hayej. De formation économique, il s'est occupé de marketing avant de se tourner, par la suite, vers le cinéma en Tunisie, d'abord dans le son, en tant qu'ingénieur son sur plusieurs courts métrages de fiction et de documentaires, puis dans la production de films avec Inside Productions. Autres activités à son actif, sa participation à l'organisation de plusieurs festivals : Doc à Tunis, Danse l'Afrique Danse, Journées du Cinéma Européen… Lui, c'est plutôt en ces termes qu'il se présente : «Je suis musicien et je connais les difficultés pour se produire, pour créer, que ce soit dans le cinéma ou dans la musique ; je sais qu'on peut arriver à des résultats très intéressants en étant indépendants... Pour ça, il faut savoir motiver des gens qui ont le même esprit autour de projets...» Tout ceci semble séduisant mais ce hayej n'est pas, apparemment, du genre à ce contenter de chatche !! Il ambitionne de mettre en pratique ses propos et, afin de redonner un nouveau souffle à la scène culturelle tunisienne qui se contente, des fois, pour ne pas dire le plus souvent, de faire dans la redondance, il veut amener de nouvelles propositions... et, surtout, céder la scène à une nouvelle génération. Son point de mire, c'est la scène alternative en Tunisie. Une scène qui, selon lui, et «malgré son ancienneté, ses têtes d'affiche informelles et son public exigeant, a beaucoup de mal à exister». Il reprend, dans ce sens : «De nombreux groupes, souvent talentueux, se sont formés et ont disparu, faute d'espaces culturels adaptés et de programmations susceptibles de les encourager». Son idée serait donc d'exhumer cette scène et de lui redonner, à nouveau, vie, «permettant, ainsi, à des groupes et des artistes, quel que soit le style, de jouer avec pour seule condition d'être créatif et compositeur..», nous explique ce jeune organisateur. Pour ce faire, il propose, comme début, un rendez-vous mensuel hiss, dédié à la musique et au son. Comme son nom l'indique, cet événement, hébergé par le club Tahar Haddad, ambitionne de «transformer ses murs en caisses de résonance des musiques alternatives de Tunis». Ne s'arrêtant pas à cela, hayej veut élargir le champs d'«exploitation» en impliquant différents supports, en suscitant tous les sens et en faisant de cet événement une recherche de structuration de la scène : pas seulement la musique, mais aussi les logos et les affiches qui impliquent des graphistes (faire, peut-être, dans «l'œuvre d'art totale»). Et ça a commencé samedi dernier avec, pour ouvrir la saison, un programme pour le moins hétéroclite, proposant du hip-hop, du dub, du dubstep, du reggae, de la jungle… des styles novateurs, différents et engagés, incarnés par de jeunes artistes tunisiens : Deejay Fire, Dub mil Kbba, Krux et Shenz ! A suivre.