Réaménager les anciens dépôts en les transformant en cafés culturels pour les jeunes est une nouvelle tendance. Avec ces quelques mètres carrés dédiés à l'art, loin des centres élitistes, le grand public aura accès à toutes les disciplines artistiques. Avec ces nouveaux espaces en vogue, on est face à une culture alternative, une culture urbaine qui va dans le même sens que les nouveaux mouvements artistiques. Alliant diverses activités et disciplines comme la musique, la danse, le théâtre et les animations de rue, cette vision purement urbaine offre l'opportunité aux jeunes issus des quartiers défavorisés de s'affirmer dans la société. C'est, partant de ce principe, que le danseur Bahri Ben Yahmed, (président de l'association danseurs citoyens) avec toute son équipe, a voulu lui aussi tenter cette expérience et dédier à la jeunesse un lieu de rencontre, d'échange et d'apprentissage. On parle du nouvel espace consacré à l'art «Lang'Art». Inauguré au cours de la semaine dernière, cet espace situé au cœur de la capitale, se trouve juste à côté du café culturel «Ellou7» (fermé depuis quelques semaines pour des raisons sanitaires et autres). Enthousiaste et motivé, notre danseur, et créateur de cet espace, prévoit des projets sociaux et culturels, tout au long de l'année. «Lang'Art est un espace culturel ouvert à tous. Il propose des formations gratuites, pour débutants et initiés, dans cinq disciplines. Notre but est d'éduquer et d'inciter à la découverte artistique de manière très décontractée tout en explorant la culture sous toutes ses formes et surtout qu'elle soit à la portée de tous», expliquait Bahri Ben Yahmed. Créer de tels projets motivera certainement la nouvelle génération à consommer le produit culturel, mais aussi à participer activement et effectivement à son développement. «Lang ‘Art» offrira ce qu'il faut pour permettre à ces jeunes de révéler leurs dons et talents. Mais qu'on se le dise : les travaux dans l'espace de Ben Yahmed ne sont pas complètement achevés. «Quelques petites retouches restent à faire pour que le public puisse profiter pleinement du centre. Réaménagé à 70% presque, l'espace coûté 40 mille dinars avec un loyer mensuel qui s'élève à 3 mille dinars», nous indiquait encore Ben Yahmed. Avec une capacité d'accueil d'une cinquantaine de personnes, Lang'Art renferme une petite salle de lecture, une salle de danse et un théâtre de poche. Il comporte aussi, au premier étage, un studio de musique. Ouvert de 8 heures à 20 heures, le centre prévoit des activités tout au long de la journée. Il fera office cependant, pendant la nuit, de salle de répétition pour les artistes. «Avec ces salles de danse, de théâtre, de lecture et le petit studio de musique, chacun pourra trouver sa place ici», disait l'artiste, tout ému. Mais revenons à l'ambiance bon enfant qui a régné pendant la journée d'ouverture, le vendredi 5 juin. A cette occasion, la direction n'a épargné aucun effort pour réussir cette mini fête. On a présenté, tout d'abord, une performance de danse-théâtre devant le centre. En pleine heure de pointe, dans les bouchons, le groupe «foulèn» a présenté un tableau exprimant la joie, la colère, les aspirations... mais il a également improvisé et a semé la joie, et pu dessiner le sourire sur les visages des conducteurs, pressés et impatients. Le public, nombreux, ce jour-là, n'a pas raté le court-métrage qui rend hommage à l'art de la danse, suivi, dans la même thématique, par le «clip» réalisé par Bahri Ben Yahmed et chanté par Nawal Ben Kraiem. Puis, le grand show a commencé avec de la musique. Pour partager ce petit moment de bonheur, le chanteur Yasser Jradi a rejoint la scène pour offrir ses meilleurs titres. La scène s'est transformée juste après en «dance–floor» où tout le monde se déhanchait sur les rythmes frénétiques des percussions. L'espace Lang'Art est bien né et on lui souhaite longue vie.