Nouvelle Porsche 911 Cup : plus puissante, plus légère, plus durable    Le mufti Hichem Ben Mahmoud : l'IA doit rester en harmonie avec l'islam et la charia    Egypte, USA et Qatar relancent la médiation pour une trêve à Gaza    Le Club africain recrute Saidou Khan pour deux saisons    Météo Tunisie - Orages locaux et pluies attendus dans le centre-ouest et le sud    La société française Voltalia investit dans un projet solaire de 130 MW à Gabès    La CAF valide trois stades tunisiens pour les compétitions africaines 2025-2026    Caravane Soumoud : le gouvernement prépare des poursuites après des révélations d'irrégularités    Iran annonce l'arrestation de 21 000 « suspects » durant la guerre de 12 jours contre l'entité sioniste    L'Union des travailleurs de Tunisie dénonce des propos « diffamatoires » contre Kaïs Saïed    Tataouine : Des licenciements massifs après l'interdiction de la sous-traitance ?    Eruption du volcan Merapi en Indonésie : un panache de cendres de 1600 mètres signalé    Assomption 2025 à Tunis : quand chrétiens, musulmans et juifs prient ensemble pour la paix    Expo Osaka 2025 : la Tunisie célèbre sa culture et la femme tunisienne avec le spectacle « Asayel »    Inscriptions scolaires 2025-2026 : payez à distance facilement avec le Wallet e-Dinar    Najwa Karam, Soleil de la chanson arabe signe un retour triomphal au Festival Carthage 2025    La Galaxy Watch contribue à améliorer le bien-être grâce à son capteur innovant : explications    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Saisie de 36 kg de cannabis    Disparition inquiétante d'une adolescente de 15 ans dans des circonstances mystérieuses à Kairouan    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    Tunisie : quand le prix ne suffit plus à attirer les voyageurs...    Un séisme de magnitude 5,3 secoue le nord des Philippines    De cœur à cœur, Rafik Gharbi ressuscite Aznavour dans le spectacle "Hier encore" à Boukornine    Kamel Lazaar - Fadhel Jaziri, par son exigence et sa créativité, a hissé la Tunisie au rang des grandes scènes internationales    Nouveau Code du travail : précisions de Hafedh Laamouri sur les droits à l'indemnité    Le métro de Tunis à l'arrêt complet suite à une panne majeure    Scandale des orientations universitaires au Kef : un élève soupçonné de falsification encourt jusqu'à 80 ans de prison    Lotfi Riahi : "Jusqu'à 700 dinars pour équiper un élève en primaire"    Rentrée 2025 : vers une école plus juste pour tous les enfants de Tunisie    Tunisie 13 août 2025 : Femmes, exil, climat, vieillesse... le recensement d'une rupture    DECES : Youssef El FALLAH    Déficit commercial en hausse de 24% en un an, selon l'INS    Tunisie – Orientation post-bac : 8 mandats de dépôt dans une affaire de piratage choquante    L'Algérie rejette une nouvelle mesure française visant ses diplomates    Le Festival de Hammamet fait ses adieux à Fadhel Jaziri, sur les notes de paix du groupe malien Ngoni Ba    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le Tunisien Wadhah Zaidi rejoint le club saoudien Al-Hajer    FIC2025 – "Ballets folkloriques du monde" : un voyage scénique au cœur des traditions musicales de dix pays    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Assassinat d'Anas Al-Sharif et les journalistes d'Al Jazeera à Gaza : la SNJT dénonce un crime contre la presse    La BNA aux côtés de la diaspora pour faire du Sud un moteur de développement    Affaire Ahmed Souab : des experts onusiens expriment des préoccupations    Décès de Fadhel Jaziri    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ramadan – Violence sur le petit écran : Quand tout devient permis !
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 05 - 2019

Au mois de Ramadan, alors que les investissements publicitaires des grandes enseignes de l'industrie agroalimentaire et autres se multiplient, la consommation des émissions de divertissement, notamment les feuilletons, bat son plein. On assiste alors à des taux d'audience extrêmement élevés mais aussi à une « guerre » d'audience entre les chaînes concurrentes. Dès lors, tout est permis pour attirer le téléspectateur : violence, langage grossier et propos à connotation sexuelle… On ne se prive de rien…
En effet, ce mois de Ramadan est marqué par une concurrence acharnée entre les différentes chaînes de télévision tunisiennes. Chacune, cherchant à élargir sa part d'audience synonyme de revenus publicitaires, a investi dans la production de séries et feuilletons visant à séduire les téléspectateurs. Mais, malheureusement, ces contenus audiovisuels sont, en majorité, liés à l'excès de représentations violentes sur nos écrans. Meurtre, exécutions, violence physique et verbale, propos à connotation sexuelle… ces scènes pénètrent quotidiennement les foyers tunisiens, exposant les enfants, en particulier, à des formes de violence, parfois extrême.
Consciente des dangers de cette exposition aux contenus violents, l'Organisation tunisienne pour l'éducation et la famille (Otef) a exprimé sa profonde préoccupation quant à la diffusion de programmes «contraires à une éducation saine et contribuant à la destruction de la famille tunisienne» durant le mois de Ramadan. «Les institutions constitutionnelles de l'Etat et de la société civile sont appelées à agir et à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette hémorragie médiatique», a-t-on appelé.
L'Otef estime que «l'invitation de personnalités sans valeur à des émissions à forte audience et la diffusion de programmes de jeux qui favorisent le gain facile et de séries populistes sont susceptibles de porter un message éducatif malsain et d'encourager la désobéissance, la paresse et la détérioration de la moralité, outre le renforcement de la violence dans la société».
Idem pour le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, le constat est sans appel, la violence est omniprésente sur nos écrans, ce qui met en péril la société, la sécurité des enfants et des familles tunisiens. En effet, pour Naziha Laâbidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, ces scènes violentes «vont à l'encontre des valeurs familiales que doit promouvoir la Tunisie».
«Nous appelons à lutter contre ces contenus médiatiques violents, la société civile doit y contribuer pour limiter leur pénétration dans les foyers tunisiens. Le gouvernement continue à prendre des mesures pour protéger l'enfance et la Tunisie a été parmi les premiers pays à voter la loi intégrale contre les violences faites aux femmes et la violence en général. Ces contenus n'ont rien à voir avec la société tunisienne et la Haica a aussi joué son rôle pour réduire ce phénomène», a-t-il souligné dans des déclarations médiatiques.
Les enfants, les plus vulnérables
Les enfants et les adolescents semblent être les plus attirés par ces contenus inappropriés, mais aussi les plus vulnérables compte tenu de leur tendance à reproduire et imiter les scènes violentes. L'influence de la télé et des contenus médiatiques violents sur les enfants dépend, soulignons-le, de plusieurs facteurs : le nombre d'heures passées devant le petit écran, leur âge, leur personnalité, le fait de regarder la télé seuls ou avec des adultes et enfin les discussions qu'ils auront ou non avec leurs parents, leurs amis, leur entourage, sur le contenu visionné, outre le milieu social et les différentes situations de consommation de contenus médiatiques. Même si les différentes études réalisées ne parviennent pas à conclure à une relation de causalité directe entre l'exposition aux contenus violents et le comportement violent des enfants, il se dégage un consensus disant que les enfants peuvent être vulnérables aux images et aux messages violents. Mais ceci est particulièrement vrai pour les jeunes enfants, qui sont plus susceptibles d'afficher des comportements agressifs.
Et parce que la télévision est devenue omniprésente de nos jours, à cause de la banalisation des terminaux mobiles, dont notamment les smartphones, ces contenus parviennent aux enfants par tous les chemins, notamment par les réseaux sociaux, ainsi leur contrôle serait une simple illusion. En effet, de nombreux enfants et jeunes tunisiens consomment ces contenus audiovisuels à travers leurs smartphones, ordinateurs et sur les réseaux sociaux, étant donné que les chaînes de télévision offrent également ces contenus sur ces réseaux, c'est le phénomène de convergences des médias. La consommation devient alors une expérience collective, et des débats s'ouvrent autour de ces contenus, fait qui renforce leur mémorisation par cette catégorie d'âge vulnérable.
Ainsi il serait utile de signaler qu'à la télévision, nos enfants ne voient pas la même chose que nous et certaines images peuvent susciter chez eux des émotions, des représentations et des perceptions complexes et inhabituelles. Par ailleurs, accuser la télévision d'être la cause de la violence et de tous les maux de la société est un procès trop facile.
La Haica réagit
La question de la violence à la télévision relève, en Tunisie, de la compétence de l'autorité de régulation de l'audiovisuel, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), en vertu du décret-loi 116.
C'est dans ce sens que cette autorité de régulation a ordonné à la chaîne Elhiwar Ettounsi de diffuser le feuilleton «Awled Moufida» après 22h00. La chaîne a été contrainte d'indiquer clairement sur tout l'écran la mention «déconseillé aux enfants de moins de 12 ans», et ce, 10 secondes avant la diffusion de chaque épisode du feuilleton.
Elhiwar devra également faire défiler en bas de l'écran tout au long de l'épisode un rappel indiquant que le programme est interdit aux enfants de moins de 12 ans. Mais la chaîne a décidé autrement et a refait le montage de certains épisodes pour supprimer les scènes violentes et inappropriées, en vue de conserver l'heure de diffusion, le prime-time.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.