« Nul ne peut annuler l'existence légale du parti » Hier, le parti Ettahrir a été empêché de donner une conférence de presse, prévue dans un hôtel à la capitale, avant de se dérouler, finalement, dans son siège à Bab El Khadhra. Cette interdiction est venue suite aux récentes déclarations du président de la République, Beji Caïd Essebsi, qu'il avait prononcées à chaud sur le théâtre du drame terroriste perpétré vendredi dernier à Sousse, pointant du doigt le parti Ettahrir pour avoir comme identité visuelle la bannière noire. Aussi le parti a-t-il proclamé, à maintes reprises, ne croire ni en l'Etat ni en la constitution. Et encore moins en le régime politique qu'il considère comme imposé par des parties impérialistes étrangères. Mais, d'après M. Belhaj, ces croyances idéologiques ne peuvent être en aucun cas un alibi pour l'empêcher de s'activer. «Ce sont des allégations infondées pour nous retirer l'autorisation légale. Pareilles déclarations improvisées et fracassantes lancées à un moment où aurait dû appeler pour l'union nationale, afin de vaincre le terrorisme, ne font que semer la zizanie et attiser le feu de la discorde et de la division. Le parti compte porter plainte contre Beji Caïd Essebsi pour avoir porté atteinte à son image», souligne Belhaj. Il l'a aussi accusé d'abus de pouvoir et de mauvais usage de ses prérogatives présidentielles. «On voudrait faire du parti « Ettahrir » un bouc émissaire, aux fins de détourner les regards sur les vrais fauteurs de troubles. Personne n'a le droit ni le pouvoir de s'en prendre à sa légitimité. Car, les lois ne sont pas rétroactives, et nul ne peut douter de son statut légal ou annuler son existence sur l'échiquier politique. Ce qui est survenu devant l'hôtel où était prévue cette conférence de presse n'augure rien de bon, quitte à mettre le pays dans l'œil de cyclone », tempête le porte-parole d'Ettahrir. Il ajoute : «Les déclarations manipulatrices fomentées à l'encontre du parti visé sont aussi un signe révélateur d'une certaine faiblesse dont fait l'objet le parti majeur au pouvoir, à savoir Nida Tounès». Interrogé sur sa position à l'égard de l'hydre terroriste, Ridha Belhaj n'y va pas par quatre chemins, affirmant que l'ennemi nous vient principalement de l'intérieur du pays, à cause d'un vide sécuritaire avéré dû à une administration infiltrée. En définitive, l'Etat devrait réviser ses comptes. Sinon, la guerre antiterroriste déclarée ne saura être jamais gagnée».