Lundi dernier, une bonne moitié du théâtre antique de Carthage était remplie de spectateurs venus assister au spectacle du ballet russe Rovesnik. Après un passage par le festival international des arts plastiques de Mahrès, ceux d'El Jem et de Monastir, la troupe de danse qui nous vient de la ville de Voronej est montée sur la scène de Carthage. Elle sera encore des nôtres jusqu'au 5 août, le temps d'achever sa tournée par deux spectacles, l'un au festival de Msaken et l'autre au festival de Tébourba. On nous annonce que le ballet Rovesnik a été cré en 1930 et a été lauréat de plusieurs prix internationaux. Premier tableau du spectacle : huit hommes et huit femmes en habits traditionnels, mouchoirs blancs dans les mains pour les dames, commencent à exécuter des pas de danse traditionnelle. Le deuxième tableau est dansé par une dizaine d'enfants, de 8 à 9 ans, moitié filles, moitié garçons. Leur chorégraphie est également traditionnelle. Ce sont les danses populaires de la région de l'Europe de l'Est, et qui viennent d'Ukraine, de Hongrie, de Roumanie et appartiennent aux peuples, Kazakh et Tzigane. Les danses de groupe sont agrémentées de solos acrobatiques et de belles pirouettes. Evidemment, c'est la musique qui annonce la nature de la danse. Le ballet Rovesnik ne s'est point contenté des danses de la région, bien au contraire. Plusieurs de leurs tableaux sont inspirés de cultures différentes et mêmes lointaines. Entre les compositions modernes, de variétés et les danses populaires, les membres du ballet ont défilé sur scène sous les rythmes du flamenco espagnol, du tango argentin, du charleston des années 20 et du swing jazz de d'Amérique du Nord des années 30 et 40, revisité par Christina Aguilera dans sa chanson Candy man. Le moment fort de la soirée a été celui où les danseuses ont exécuté un tableau de danse orientale sur la chanson Mani Mani de Diana Haddad, succès garanti auprès du public. 16 tableaux en tout ont fait du spectacle, qui a duré une heure et demie, un éventail ouvert sur les danses du monde. Les chorégraphies ont été intercalées par quatre mini-spectacles assurés par deux clowns qui ont proposé des jeux pour divertir les enfants présents, et probablement donner du temps aux danseurs pour se changer et se préparer pour les prochains tableaux. Avec leurs gestes précis et leurs habits multicolores, ces derniers ont rendu hommage à différents peuples, en adaptant leur danse. Une bonne leçon d'ouverture.