Un public assez nombreux a assisté mardi dernier au ballet Bolero de Ravel formé d'une trentaine de danseurs et danseuses, beaux comme des anges et légers comme des papillons, ayant enflammé les planches de l'amphithéâtre romain par leurs merveilleux tableaux de danses classique et néo-classique. La soirée comportait deux parties distinctes, séparées par un entracte de 20 minutes, faites de chorégraphies et de danses variées exécutées en solo, en duo ou en groupe.
Dans la première partie, il s'agissait de la « Célébration de la Danse du Monde », un florilège de pas de danses tirés du répertoire classique, néo-classique et populaire. Un divertissement qui allie danse et musique puisées dans le répertoire mondial et qui s'appuyait sur les performances extraordinaires des artistes destinées à satisfaire les goûts du large public.
Trois danseuses et un danseur exécutaient « Le Sacre du Printemps », la soliste Maria Allash, l'une des plus fascinantes danseuses, interprétait merveilleusement « La Mort du Cygne » ; « Le duo d'amour » fut exécuté en couple et d'autres danses non moins envoûtantes ont égayé cette première partie qui offrait un avant-goût pour la suite du ballet.
La deuxième partie qui comprenait intégralement Le Boléro de Maurice Ravel, une longue version intitulée « Tahar et les hommes libres » inspirée d'une histoire vraie qui s'est passée en Kabylie, dansée par Farukh Ruzimatov, Maria Allash, Alexander Babenko et le Corps de Ballet néo-classique. Le Boléro pour Tahar et les Hommes Libres est « une soudure improbable entre deux guerriers - un Kabyle et un Européen - qui se transformera en totale fraternité, bousculant tous les préjugés, frisant la spiritualité. Pas de mots, leurs corps s'expriment pour eux. La Musique et la Danse du Boléro seront l'ultime magnifique geste, puisé dans une autre dimension, qui symbolisera leur sang universel, leur amitié éternelle, leur liberté ... leur amour ! ». Dans ce ballet qui avait duré environ 45 minutes prédominait le thème musical du Boléro de Ravel, mettant en valeur l'orientalité fascinante du Soliste principal Farukh
Ruzimatov , considéré à juste titre comme un des meilleurs danseurs du Monde, en compagnie de la bande des danseurs habillés en costumes traditionnels kabyles. Le ton et le rythme allaient crescendo et les émotions grandissaient davantage au fur et à mesure des relations des deux protagonistes qui retrouvaient enfin amour et fraternité. Un écran géant donnait à voir des paysages kabyles qui riment avec l'histoire de « Tahar et les hommes libres ».
Bref, ce fut un spectacle de rêve. L'accueil du public fut très chaleureux et ceux qui y ont assisté ne regretteront jamais le déplacement. Le Festival de Carthage a vraiment besoin de spectacles de cette dimension !