Jamais l'EST n'avait connu une aussi calamiteuse saison. Elle sort bredouille de toutes les épreuves et même humiliée. Sa défaite face au CSHL était prévisible pour ceux qui observaient l'équipe avec objectivité. Cette sortie de la coupe est on ne peut plus logique, au vu de la prestation fournie dimanche face aux banlieusards qui ont cru en leurs chances jusqu'au bout. L'Espérance était tout simplement méconnaissable. Les joueurs étaient comme des âmes errantes sur le terrain et n'avaient fait preuve d'aucune détermination et ont manqué d'humilité face à un adversaire qui ne s'était jamais montré impressionné par une armada de noms recrutée à coups de milliards. Avec un pareil comportement, l'on ne devait pas s‘attendre à grand-chose de cette ratatouille concoctée par un entraîneur qui semblait vivre sur une autre planète. Ce fameux plat français avait manqué de cet ingrédient essentiel, cette suite dans les idées pour développer un jeu consistant à même de mener vers une issue positive des débats. La sauce Anigo était sans saveur. A l'EST, on devra procéder au grand ménage et trancher dans le vif. Dès le départ de par la manière d'évoluer de ses joueurs et ensuite en cours de jeu avec les trois changements effectués à un moment où il fallait chercher à mettre sous pression son vis-à-vis, d'autant que l'avantage d'un but n'était nullement rassurant ni synonyme d'une victoire assurée. On ne sait quelle mouche avait piqué Anigo pour commettre une telle bourde à un moment où les débats entamaient leur phase cruciale. En tout cas, depuis qu'Anigo a débarqué au Parc B, l'EST n'a fait (Photo M. H'MIMA) que collectionner les déboires, pis encore, elle n'a pas progressé d'un iota ! Assurément, le choix de ce technicien était une grave erreur de la part des dirigeants qui ne font à vrai dire que commettre erreur sur erreur en matière d'engagement d'entraîneur. Anigo était une erreur ! Il faut dire que cela ne date pas d'hier avec tous ces changements opérés à la tête de l'équipe qui n'a pas connu la moindre stabilité. Il est évident que sur ce volet, le président du club est très mal conseillé. Et un président ne vaut que par ses conseillers. Or, y a-t-il de vrais connaisseurs désintéressés qui gravitent autour du club ? Assurément non. Ainsi on ne peut faire tout endosser des échecs à répétition de l'équipe à l'entraîneur. Toute la responsabilité est celle de l'intendance qui navigue à vue et ne semble pas prendre la mesure du vrai état de l'équipe qui passe par une crise cruciale. Crise de résultat, certes, mais aussi et surtout une crise de confiance due à un encadrement défaillant à tous les niveaux. A commencer par ceux qui ont la charge de veiller sur l'équipe et qui sont loin de répondre au minimum requis en pédagogie et savoir-faire. Tout le mal de l'Espérance qui pourra perdurer réside dans cette grosse défaillance. Et ce n'est pas en changeant d'entraîneur que la tendance va s'inverser. L'expérience des deux années passées est là pour attester du contraire. Faire partir Anigo (chose faite) et confier l'équipe à un autre technicien même provisoire, en l'occurrence Kasri, reviennent à refaire le même chemin qui n'avait mené qu'à davantage de déception avec les contre-performances enregistrées avec tous ceux qui avaient remplacé ceux qui furent remerciés. Kasri, et qu'on se le dise clairement, n'est pas l'homme de la situation actuelle que vit l'équipe. Il est trop gentil pour des joueurs qui font montre d'indiscipline et d'insouciance sauf pour l'argent. L'équipe a besoin d'un homme de poigne qui saura remettre de l'ordre dans ses rangs et faire assumer à chacun ses responsabilités. Kasri ne pourra être qu'un intérimaire et de courte durée, son expérience précédente à la tête de l'équipe ne plaide pas pour son maintien ; cela dit, le profil recherché existe, pourvu qu'on sorte de l'escarcelle de ces mauvais conseils, cause de tous les déboires de l'équipe, et qu'on frappe à la bonne porte. Saura-t-on le faire ? C'est toute la question à laquelle le président du club devra répondre au lieu de continuer une politique qui montre ses limites et fait de l'EST une proie facile pour tous ses adversaires. Enfin, trois ou quatre joueurs (pas besoin de les nommer) n'ont pas leur place au sein de l'effectif «sang et or» et devront partir pour céder la place à d'autres capables de servir les desseins du club. Donc, c'est un grand ménage à faire au sein de l'équipe qui devra toucher aux cadres dirigeants, à l'entraîneur et au sein de l'effectif. Dans le cas contraire, cela s'appellera fuite en avant dont l'issue est connue d'avance.