Besoin réel et de plus en plus perceptible d'un environnement favorable et d'un personnel bien qualifié. L'éducation préscolaire est une étape très importante. Elle aide les enfants à bien réussir à l'école, à consolider leurs dispositions à l'expression orale ou écrite, et à, pourquoi pas, bien gérer leurs vies professionnelles et sociales dans le futur. Et il faut reconnaitre que malgré l'attachement des parents tunisiens à s'occuper eux-mêmes de la préparation de leurs enfants avant l'entrée à l'école primaire, ils se retrouvent souvent forcés de recourir aux centres préscolaires en raison de leurs engagements professionnels. Imen Ben Mahmoud, mère d'un enfant de 4 ans, affirme un tel état d'esprit : «Si je pouvais garder mon enfant et l'éduquer moi-même, je l'aurai fait. Le recours à l'enseignement préscolaire est donc une obligation et non un choix». Cette situation est bien délicate, car il a été scientifiquement prouvé qu'en matière d'éducation, les premières années d'un enfant sont primordiales pour la suite du parcours éducatif de l'enfant. L'éducation préscolaire est donc aussi importante que l'école primaire, le collège, le lycée et même les études supérieures. Elle peut compléter, et renforcer l'éducation familiale ou encore réparer certaines lacunes. Cela est d'autant plus vrai que comme le définit le mouvement Montessori international «l'école maternelle a comme vocation d'assurer, en collaboration étroite avec les parents, la première éducation, à l'âge préscolaire, qui est la véritable éducation de base irremplaçable». En d'autres termes, la période qui précède l'âge de l'entrée à l'école primaire et qui représente les premières années de développement chez l'enfant. Une étape à bien gérer Jean Piaget, psychologue et philosophe suisse, précise d'ailleurs que tout dépend de la qualité de l'encadrement et d'encouragement reçue pendant l'enfance. Une vérité confirmée par le psychologue américain, Dr Fitzhugh Dodson, qui estime que «tout se joue avant 6 ans». Touhami Chaieb, inspecteur en pédagogie, indique de son côté que «le but principal de l'éducation préscolaire n'est pas d'apprendre à l'enfant à lire et à écrire, mais surtout de l'aider à acquérir et à accumuler l'intelligence nécessaire à la vie sociale et scolaire, parce que lire et écrire est la mission de l'école primaire». Toutefois, il estime que pour qu'elle soit bien avantageuse, l'éducation préscolaire a besoin d'un environnement favorable. Car, en Tunisie, explique encore l'inspecteur «la majorité des jardins d'enfants n'ont pas assez d'espace pour que l'enfant puisse jouer, découvrir et, par conséquent, s'épanouir. Seuls les jardins d'enfants municipaux et quelques jardins d'enfants privés disposent d'un espace suffisant et d'éducateurs et d'agents qualifiés. Ce n'est malheureusement pas le cas pour le reste des centres. Le personnel y opérant manque justement de formation en pédagogie, psychologie et développement de l'enfant. Sans parler de leurs conditions défavorables aussi bien au niveau des salaires que des équipements». De ce fait, cette éducation préscolaire a besoin d'être repensée sérieusement, pour pouvoir assurer des prestations de qualité et garantir ainsi à l'enfant les outils nécessaires pour bien conduire son parcours éducatif.