Outre la réouverture de l'usine de séchage du lait de Mornaguia afin de réduire la pression au niveau des centres de collecte, le ministère de l'Agriculture s'est engagé avec le ministère du Commerce à trouver des marchés pour l'exportation du surplus de la production Le stock des réserves de lait disponible actuellement est estimé à 70 millions de litres. «Durant les trois derniers mois (mai, juin, juillet), la production du lait a atteint son pic avec 2,4 millions de litres par mois, contre une consommation moyenne de 1 million 200 mille litres», déclare M. Saâd Seddik, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques ». Dans une rencontre avec la presse, M. Seddik a indiqué que le ministère a pris des mesures urgentes depuis un mois pour résoudre la question de surproduction. «Nous avons constaté que les éleveurs trouvent des difficultés pour commercialiser leur production journalière. La non-distribution du lait pourrait entraîner des pertes énormes pour les éleveurs. Nous avons, donc, pris une série de mesures pour résoudre ce problème. La première consiste en la réouverture de l'usine de séchage du lait de Mornaguia. L'opération de séchage a démarré le 1er août avec une capacité journalière qui varie entre 100 et 150 mille litres. Cette décision a permis de réduire la pression au niveau des centres de collecte. Ce lait séché sera utilisé dans la pâtisserie et la production du yaourt», précise le ministre. D'autre part, le ministère de l'Agriculture s'est engagé avec le ministère du Commerce à trouver des marchés pour l'exportation du surplus de la production. Pour ce qui est de la perte du marché libyen en faveur d'autres pays comme la Turquie, M. Saâd Seddik a indiqué que le contexte sécuritaire dans ce pays n'était pas favorable pour les exportations. Il a ajouté que malgré le positionnement du lait turc sur le marché libyen, nos voisins préfèrent le lait tunisien. Renforcer la rentabilité des différentes filières De même, et pour résorber le surplus de la production, le ministre a déclaré que 5 millions de litres seront distribués aux hôpitaux. Pour ce qui est de la question de la qualité du lait, le ministre a souligné que plusieurs éleveurs souffrent de l'absence ou de l'irrégularité des collectes du lait. D'autres producteurs évoquent la question des conditions du transport du lait. « La filière du lait est formée, essentiellement, de trois composantes notamment : éleveur, collecteur et industriel. Nous allons intervenir au niveau de ces trois composantes pour améliorer la qualité du lait. A ce propos, un cahier des charges est déjà prêt. Et le paiement sera déterminé selon la qualité. Ainsi, les centrales peuvent refuser un lait dont la qualité est médiocre», explique le ministre. En ce qui concerne le coût des produits fourragers, M. Seddik a parlé de deux types d'élevage : «Nous avons l'élevage hors sol, dont le coût est assez élevé par rapport à l'élevage dans les parcelles irriguées. Pour le second type d'élevage, l'éleveur produit une partie des fourrages, ce qui réduira les charges. Par ailleurs, le ministère est en train d'étudier la problématique du coût de la production dans le secteur agricole. Ainsi, des mécanismes seront mis en place pour réduire le coût, pour renforcer la rentabilité des différentes filières et garantir la stabilité des systèmes de production, surtout pendant les périodes difficiles, par exemple en cas de sécheresse». Pour ce qui est des moutons de l'Aïd, le ministre a indiqué qu'il n'y aura pas recours à l'importation cette année. Notre production nationale est à de 1 million 45 mille moutons, alors que la demande est estimée à 900 mille têtes. En ce qui concerne l'apport du ministère de l'Agriculture en matière de lutte contre le terrorisme, le ministre a indiqué que du côté des forêts, les agents et gardiens des forêts collaborent avec le ministère de l'Agriculture, en coordination avec les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Ils ont reçu, à cet égard, une formation et les mécanismes nécessaires pour lutter contre le terrorisme. Du côté de la mer, les gardiens travaillent en équipe avec la police et les agents de sécurité pour renforcer les mécanismes de surveillance.