Les différents intervenants dans la filière laitière sont appelés à œuvrer à l'effort national visant l'amélioration du rendement de cette activité agricole. Dans cette optique, il a été décidé que la fin de l'année 2009 constitue la date limite pour soumettre les centres de collecte et les unités de production du lait et dérivés au contrôle sanitaire vétérinaire, avec pour objectif final l'obtention de l'agrément sanitaire en la matière. Dans la perspective de débattre des moyens à même d'ancrer la culture de la qualité dans les différentes phases de production laitière (production, commercialisation, exportation) et de réunir les conditions d'hygiène sanitaire, une journée d'informations, a été organisée, mardi, à Gammarth (banlieue Nord de Tunis) sur « l'agrément sanitaire, garantie de la pérennité de la filière laitière », par le groupe « Délice. » Le secteur laitier en Tunisie, toutes composantes confondues (producteurs, centres de collecte, unités de transformation), est, de nos jours, confronté à une série de défis qui entravent, en quelque sorte, la réalisation des objectifs souhaités pour la filière, que ce soit en matière de rendement, de qualité ou de durabilité. L'agrément sanitaire s'inscrit dans le cadre des mesures présidentielles décidées, le 19 décembre 2008, au profit du secteur de l'élevage. Ces décisions visent, pour l'essentiel, à faire de la qualité une des exigences du cahier de charges régissant la collecte de lait, à mieux organiser l'activité laitière et à développer les cultures fourragères afin d'en réduire le déficit. Ouvrant le séminaire, M. Abdessalem Mansour, ministre de l'agriculture et des ressources hydrauliques, a affirmé que le secteur de l'élevage est confronté, essentiellement, à un problème d'ordre structurel. Il s'agit, a-t-il dit, des petits éleveurs notamment des éleveurs de bovins dont le nombre s'élève actuellement à 112 000 personnes. 83 pc de ces éleveurs possèdent 5 vaches et moins, a-t-il précisé. Ce problème, a-t-il ajouté, incombe aux parties concernées d'organiser au mieux les structures professionnelles en vue de faire face aux exigences de développement du secteur, et partant, de réaliser les objectifs de qualité et de sécurité escomptés. Il a tenu à préciser que la promotion de la filière laitière nécessite pour les différentes parties concernées (administration, structures professionnelles) de collaborer davantage afin d'assurer la complémentarité requise. Le but étant de contourner l'ensemble des obstacles auxquels la filière est confrontée. Le ministre a indiqué que le secteur de l'élevage, qui représente 38 pc du PIB agricole et emploie 32 pc de la main d'œuvre agricole, constitue l'un des piliers du système de production agricole. Il constitue une source de revenus pour de nombreux d'agriculteurs et prestataires de services agricoles mais, aussi, un facteur de stabilité dans le milieu rural. La filière laitière, qui a bénéficié depuis les années 70 d'une stratégie de développement bien définie, est appelée, de nos jours, à valoriser davantage la production nationale et à lui conférer davantage de valeur ajoutée. Ainsi, la filière laitière est confrontée à une série de défis relatifs à l'amélioration du rendement et de la compétitivité du secteur de l'élevage, et ce, à travers notamment le renforcement de la productivité du bétail, la maîtrise des coûts de production et le développement de la qualité des produits provenant des animaux. Le ministre a précisé, dans ce cadre, que le ministère a d'ores et déjà mis en place des stratégies de développement des différents secteurs agricoles à l'horizon 2016, notamment les filières de l'élevage et des fourrages. Dans cette optique, le ministère s'emploie, à limiter à 9 pc le déficit des fourrages destinés aux ruminants et à atteindre graduellement l'équilibre escompté entre les besoins fourragers et le volume du cheptel. Il devait évoquer d'autres objectifs escomptés, à savoir l'amélioration de la productivité des vaches de race pour atteindre une moyenne de 5500 litres par an ou plus, à travers notamment, un meilleur encadrement des producteurs, plus particulièrement les adhérents aux structures professionnels de base, outre la consolidation des programmes de la qualité engagés au niveau des différentes chaînes de production laitière et de viandes et l'amélioration de la couverture sanitaire du bétail. Pour sa part, le représentant du groupe « Délice » a évoqué les investissements entrepris par le groupe pour renforcer l'activité des centres de collecte de lait (modernisation des équipements: acquisition de citernes et d'équipements de réfrigération du lait, etc..), dans le but d'augmenter les quantités de lait frais collectées, destinées à la production et au stockage. Il a, également, cité la modernisation de plusieurs centrales laitières et la création d'un laboratoire, premier du genre, qui a obtenu une certification internationale pour l'analyse des composantes du lait. Pour rappel, la production laitière a dépassé en 2008 un million de tonnes et les quantités collectées ont augmenté à un rythme soutenu, pour atteindre fin 2008, les 700 000 tonnes (600 000 tonnes recueillis par les centres de collecte du lait et près de 100 000 tonnes collectées directement), soit 70 pc de la production.