La rigueur de Souayah commence à porter ses fruits L'avènement de Ammar Souayah en tant qu'entraîneur à l'EST a fait grincer les dents d'une bonne frange des supporters, estimant qu'il n'est pas l'homme de la situation et que l'équipe sous sa conduite ne saura retrouver son lustre d'antan. D'autres moins sentencieux trouvent que le choix pourrait s'avérer judicieux. Ces derniers ont toujours cru que l'équipe a besoin d'être prise en main par un technicien tunisien, surtout que le temps qui reste avant le démarrage de la compétition ne permet pas de prendre le risque d'engager un étranger qui aura besoin de s'adapter avec le football tunisien et aussi de temps pour connaître ses joueurs. L'option Souayah pour ces derniers répond aux exigences du moment qui implique que l'on se doit de remettre de l'ordre au plus vite pour ne pas rater le départ. Argumentaire on ne peut plus logique d'autant que ce technicien avait, par le passé, réussi ses passages avec les équipes qu'il avait entraînées dans le pays, le CSHL, l'ESS, entre autres, sans oublier sa courte expérience à la tête de l'équipe nationale qu'il avait dirigée lors du Mondial 2002. Il a, par ailleurs, roulé sa bosse dans certains pays arabes, même si la compétition dans ces contrées ne peut faire figure de référence. En tout état de cause et quel que soit le jugement qu'on peut porter à son égard, Ammar Souayah pourra réussir là où plus d'un technicien (étrangers notamment) a échoué. Les deux expériences De Moraïes et Anigo furent tout simplement catastrophiques et demeureront l'un des plus mauvais souvenirs dans l'histoire du club «sang et or». Option judicieuse Le choix de ce technicien pourrait s'avérer payant dans la mesure où dès l'entame de son travail à la tête de l'équipe, il a fait montre d'une rigueur qui jusque-là faisait défaut au Parc B. Sa manière de procéder dénote, d'une part, de sa connaissance du sujet et aussi de la manière qu'il faudrait adopter pour remettre de l'ordre dans les rangs de ses joueurs. Son credo dans tout cela est la discipline aux entraînements. Cette discipline qui a longtemps fait défaut à l'EST sous la houlette de Krol, de De Moraïes et dernièrement d'Anigo. Par ailleurs, pour tirer le maximum des capacités de ses protégés, il fait de la concurrence un moyen pour les stimuler et les rendre plus productifs sur le terrain. Ainsi, il est parvenu en un temps record à remettre un tant soit peu son équipe sur les rails. Les sorties amicales face à La Soukra et surtout au ST attestent du chemin parcouru par l'EST en ce petit laps de temps alors que tout allait de travers. La mobilisation et l'émulation sont perceptibles d'autant que, sur le plan technique, Souayah est en passe de trouver la meilleure formule dans la composition de son équipe. Face au ST et en dépit de l'absence de plusieurs éléments, l'EST a présenté un visage tout autre de celui auquel elle nous avait habitués au cours des derniers mois, surtout avec Anigo qui a tout raté et chambardé au sein de l'équipe qui a perdu ses repères et ses convictions pour devenir une proie facile pour tous ses adversaires. Le sérieux et la discipline dans le travail s'avèrent payants. Et les «Sang et Or» en accusaient un grand déficit sur ce plan avec des joueurs qui n'en faisaient qu'à leur tête et des techniciens qui se comportaient en spectateurs. Les prémices annonciatrices d'un renouveau au sein de l'EST sont là, en attendant, bien sûr, l'entame du championnat pour juger de la véritable qualité du travail de ce technicien pour lequel les avis à son égard sont partagés. Seuls le rendement de l'équipe et ses résultats pourront donner l'exacte idée sur sa réussite ou son échec dans sa mission, qui, reconnaissons-le, est loin d'être aisée, lui qui a hérité d'un ensemble démoralisé, gagné par le doute et en pleine déconfiture à tous les niveaux.