Rêvent ceux qui pensent que les élections à la FTT et aux clubs vont changer cette médiocrité et ce vide qui perdurent depuis des années Mettez de côté les performances et la régularité de Malek Jaziri, mettez de côté les efforts de Ons Jabeur dont les résultats sont loin de son potentiel, et regardez bien le paysage du tennis tunisien pour mesurer l'énorme vide dans lequel on se trouve. Pourtant, ça fait des années qu'on attire l'attention sur l'effondrement progressif de notre tennis au niveau de la FTT (DTN, élite, organisation) et des clubs grands et petits. Mais sans suite. Le système est fait tel un labyrinthe où l'on se perd dans l'anarchie et l'incompétence. Nous ne visons personne en sa qualité personnelle, mais nous parlons d'un bureau fédéral mandaté pour développer le tennis et les performances des joueurs, nous parlons de clubs et de présidents de clubs qui gèrent des institutions rentables (le tennis, contrairement à d'autres sports, ramène beaucoup d'argent avec une demande terrible et des parents prêts à verser beaucoup d'argent), mais cette «rentabilité» financière n'a rien à voir avec la «rentabilité sportive». C'est un tennis de loisir qui envahit nos clubs à degrés différents au détriment d'un tennis de haut niveau. Et pourtant, l'argent est là; l'infrastructure est satisfaisante, mais ce qui manque, c'est le savoir-programmer, c'est le «flair technique» et des dirigeants capables de mettre fin à cette médiocrité qui frappe une grande partie de nos clubs. Et ce ne sont pas les clubs riches qui échappent à la règle. Tout ça devant une structure fédérale qui flâne de jour en jour et qui perd en crédibilité à tous les niveaux. Elections : rien ne changera ! De la DTN qui fait le vide autour d'elle et qui n'arrive pas à comprendre ce qu'on lui demande, à un bureau fédéral réduit à deux ou trois personnes, en passant par les résultats des sélections des jeunes et les méthodes de travail en élite, la FTTennis, cette institution très importante à nos yeux, est loin de jouer son vrai rôle. Faute d'idées, faute de moyens financiers aussi, mais surtout faute d'organisation, de bon sens et d'ouverture, on se trouve avec un bureau fédéral démissionnaire dont plusieurs membres ont disparu le lendemain des élections de 2013 ! Les élections vont-elles changer grand-chose? Non. Ce vide créé au fil des années, cette concentration du pouvoir dans les mains de la présidente de la FTT (qui fait tout par obligation et parfois par choix), fait que celui ou celle qui pense se porter candidat ne sera pas enthousiaste. L'héritage est lourd et les intérêts qu'on a bâtis au fil des années entre les clubs et le bureau fédéral nous redirigent vers le scénario 2013. Des élections à une seule liste. Une «mise en scène» électorale. Les choses étant ce qu'elles sont, on ne sera pas optimiste pour un changement sérieux. On a appris à la FTT et aux clubs à chasser les compétences techniques, on a confirmé un état où il n'y a qu'un seul son de cloche. Et parfois, vous n'entendez rien tellement c'est un vide qui nous a coûté la perte, à mi-parcours, de plusieurs champions, et qui nous a coûté aussi la perte de dirigeants et de techniciens de qualité qu'on a «obligés», par tous les moyens, à s'éloigner. Le plus beau, c'est que les élections de la FTT, comme celles du TCT et des autres clubs, se transforment en une compétition entre personnes et un duel entre clans. Le changement, on peut l'attendre pour un autre jour. Les jeux sont presque faits. Ce seront les mêmes personnes, les mêmes manières et la même «arrogance».