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Enfance – Retard du langage chez l'enfant : Un blocage auquel il faut remédier au plus vite
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 01 - 2020

Entendre son enfant prononcer ses tout premiers mots représente un pur moment de bonheur pour les parents. Ce moment tarde souvent à venir ce qui intrigue les parents soucieux des capacités communicatives de leur progéniture. Le retard simple du langage fait l'objet de divergences entre l'Occident et les pays en voie de développement. Mais dans les deux cas, il constitue, indiscutablement, une faille qui implique la conjugaison des efforts et des spécialistes et de l'entourage de l'enfant afin que ce dernier puisse se rattraper et apprendre à communiquer, sur un pied d'égalité que ses semblables.
Selon Mme Fadwa Merjaâ, orthophoniste, le retard du langage, en Occident, est considéré comme tel à partir de l'âge de deux ans voire deux ans et demi. En Tunisie, en revanche, l'on considère que l'enfant présente ce déficit verbal à partir de l'âge de trois ans. «Les parents sont avisés de la situation de leur enfant du moment qu'ils repèrent, chez lui, une faible capacité communicative, en comparaison notamment avec les enfants de son âge. En Tunisie, et probablement pour des raisons budgétaires, les parents évitent de recourir à un orthophoniste et préfèrent patienter jusqu'à l'âge de trois ans et demi et même jusqu'à l'âge de quatre ans. Certains pédiatres sous-estiment ce trouble et recommandent aux parents de faire preuve de patience. Or, plus le retard du langage est diagnostiqué et traité précocement, plus le pronostic du traitement se trouve aisé et les résultats, rapides», indique Mme Merjaâ.
Les chiffres repères
Pour saisir l'importance de la capacité à communiquer au temps opportun, il convient de revenir sur des données scientifiques. En effet, un enfant âgé entre 24 et 36 mois doit être capable de comprendre 900 mots, de saisir les questions et les ordres complexes. «Sur le plan expressif, il s'agit d'une véritable explosion du lexique puisque durant cette période, il doit apprendre à verbaliser entre 75 et 450 mots et de passer d'une phrase minimale, composée de deux mots, à une phrase courte contenant un verbe. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle les enfants sont admis aux jardins d'enfants à partir de l'âge de trois ans vu qu'ils sont, normalement, capables de composer une phrase complète et de communiquer aussi bien avec leurs semblables qu'avec les adultes», explique la spécialiste.
Cependant, chez l'enfant présentant un retard du langage, le champ lexical se trouve fortement restreint. Sa communication se limite à la verbalisation d'un mot sans pour autant pouvoir composer des phrases. «Le pire c'est qu'une fois inscrit dans un jardin d'enfant, l'enfant devient la risée de ses semblables ce qui provoque chez lui les premières lésions de l'estime de soi. Il se rend compte qu'il est dans l'incapacité de réaliser les petits exploits qu'accomplissent aisément et naturellement ses semblables», ajoute l'orthophoniste.
Pas de télé avant l'âge de trois ans !
La carrière de cette spécialiste remonte à 2004. D'après son expérience, la prévalence du retard simple du langage suit une courbe croissante. Et pour preuve : plus de 50% de ses patients souffrent de ce problème communicatif. Une évolution inquiétante qui revient à moult facteurs, lesquels convergent, dans la majorité des cas, vers la minime communication entre l'enfant et son entourage familial. Si le congé de la maternité prend généralement fin après deux mois de la naissance, la maman recourt aux nourrices pour prendre soin de l'enfant. Il s'agit souvent de femmes prenant en charge plusieurs enfants ou de femmes qui se rendent à domicile pour s'occuper du bébé.
Si certaines sont passionnées par leur travail et conscientes de l'importance de communiquer avec l'enfant, la majorité d'entre elles limitent leur mission à donner le biberon et changer les couches… D'ailleurs, elles n'hésitent pas à recourir à la meilleure solution de facilité, soit à placer l'enfant, âgé à peine de quelques mois, face à la télé ! Un leurre dont les retombées psycho-cognitives sont de taille. «Il est strictement interdit de permettre à un enfant âgé de moins de trois ans de regarder la télé ! La télé constitue un facteur propice à l'autisme et contribue à l'aggravement d'un environnement jugé comme étant peu stimulant et donc au retard du langage. Certains parents font un excès de zèle en poussant l'enfant à parler. Du coup, l'enfant se heurte à un blocage», indique-t-elle. Et d'ajouter que les facteurs à risque comptent aussi les otites répétitives, lesquelles influent négativement sur l'ouïe, et donc sur la perception auditive des mots. Les enfants, qui ne disposent pas d'une bonne mémoire auditive, sont dans le besoin d'un coup de pouce. Il suffit d'associer les mots avec des dessins représentatifs afin de les aider à mémoriser le signifiant et le signifié.
Non, au langage puéril !
Par ailleurs, le facteur héréditaire est aussi à prendre au sérieux : un enfant dont l'un des parents a, déjà, présenté un retard simple du langage court plus de risque d'en souffrir que les autres. Autre point tout aussi important à souligner : les enfants ayant du mal à comprendre la notion de la question se trouvent dans l'incapacité de répondre juste. Interrogés sur un sujet, ils ne trouvent d'autres solutions que d'affirmer le dernier mot prononcé ! «Le langage puéril est perçu par les adultes comme étant un langage amusant. Or, c'est en encourageant les enfants à opter pour ce langage que les petits auront plus de mal à adopter le véritable langage, les vrais mots désignant les objets et les personnes», souligne Mme Merjaâ. Elle attire, en outre, l'attention sur le bilinguisme qui, au lieu d'enrichir le lexique de l'enfant, le met dans la confusion, d'où le retard du langage.
Initiation au langage :douce et méthodique
Pour traiter le retard simple du langage, il faut d'abord éviter toute confusion avec la dysphasie, laquelle constitue la forme la plus compliquée du retard du langage. Un enfant dysphasique n'assimile aucunement le sens figuré, ce qui dit long sur l'impact du retard du langage non traité sur la compréhension.
Cela dit, l'apport de l'entourage familial s'avère être considérable dans la lutte contre le retard simple du langage. Il suffit d'adopter une approche méthodique, fondée sur les consignes des spécialistes pour aider, petit à petit, l'enfant à communiquer normalement. Pour ce, il faut d'abord lui interdire la télé avant l'âge de trois ans. Si l'enfant, âgé de deux ans, éprouve du mal à verbaliser 75 mots, mieux vaut l'intégrer dans un jardin d'enfant afin qu'il puisse surpasser ce handicap temporaire. Les mamans sont appelées à poursuivre la communication préétablie dès la phase prénatale en interpelant leurs enfants via les mots, les grimaces, les sourires…
Elles doivent aussi instaurer une tradition, celle de leur raconter une histoire par jour, tout en veillant à ce que les enfants n'apprennent, à cette première phase de leurs vies et de leurs développements psycho-cognitifs, qu'une langue. C'est en apprenant une langue unique à ce stade de son évolution que l'enfant parviendra, aisément, à doter chaque signifié de son signifiant tout en évitant, évidemment, le recours au langage puéril. Il convient, aussi, d'employer les mots dans des phrases et dans des ordres, notamment, «Ramasses tes jouets !» ou encore «Où sont tes jouets ?». «La structure spatio-temporelle est primordiale à cette première phase d'évolution. Elle doit, impérativement, être un acquis préscolaire», exige l'orthophoniste. Elle insiste, aussi, sur l'importance d'une bonne articulation afin de rendre claire et nette la prononciation des mots ; une articulation qui serait idéale dans le cas d'un face à face afin que l'enfant puisse apprendre, lui aussi, à bien articuler.
Rééducation orthophonique à temps
Tous ces efforts doivent être renforcés par des séances d'orthophonie. Il s'agit d'un processus impliquant la coordination entre les orthophonistes, l'environnement familial et l'environnement social de l'enfant. La rééducation orthophonique, destinée à un enfant âgé de deux ans et présentant un retard simple du langage, se limite souvent à des séances s'étalant sur un mois ou deux mois tout au plus. C'est dire à quel point il est parfois facile de sauver l'enfant de ce déficit communicatif et de lui faire éviter maintes complications rien qu'en lui accordant une prise en charge précoce. «Certes, chaque enfant est unique et le traitement varie selon son vécu, les facteurs à risques auxquels il est confronté dont le facteur génétique. Néanmoins, une prise en charge tardive risque de préparer le terrain à des complications redoutables. Parmi lesdites complications, il y a lieu de citer le bégaiement, qui survient suite au retard que met l'enfant à chercher le mot approprié ; l'agressivité d'un enfant qui a du mal à transmettre son message et à se faire comprendre par autrui ainsi que les difficultés scolaires», renchérit Mme Merjaâ.
L'orthophoniste ne cache pas son inquiétude quant à la hausse de la prévalence du retard du langage chez les chérubins. Elle recommande une coordination qu'elle juge nécessaire entre les orthophonistes et les responsables des jardins d'enfant afin de dépister précocement le problème, de le traiter à temps et de lutter contre ses éventuelles complications. «En France, les orthophonistes sont invités à établir une évaluation spécifique aux enfants à la fin de la première année de l'enseignement de base, et ce, afin de repérer les enfants souffrant de difficultés du langage, de compréhension et de toute difficulté entravant leur parcours scolaire. Il serait vivement souhaitable qu'une pareille approche soit adoptée en Tunisie», recommande-t-elle.


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