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Le bégaiement, loin d'être une fatalité
Trouble du langage
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 08 - 2017

Une bonne dynamique familiale faite d'une forte interaction enfants-parents est une condition vitale pour l'enfant bègue.
Problème méconnu du grand public, «le bégaiement est un trouble de la parole qui se manifeste par la difficulté à prononcer ou à enchaîner certaines syllabes». Un exposé relatif au bégaiement chez l'enfant a été présenté récemment par deux médecins spécialistes à la Cité des sciences. Les études sur le sujet ont montré que ce trouble de la parole est « banal chez les jeunes enfants âgés de 2 à 3 ans. Lorsqu'il persiste au-delà de 4 ans, il devient alors inquiétant».
«Ce trouble est une source de mal-être pour plusieurs personnes, il peut constituer un obstacle de taille pour celui qui en souffre, surtout dans les situations où la personne est appelée à prendre la parole en public», a souligné l'un des médecins, ajoutant, par ailleurs, que suivre la qualité d'élocution de son enfant et connaître les facteurs favorisant le bégaiement pour adopter les meilleures attitudes deviennent essentiels pour les parents.
A ce sujet, Dr Sami Othmani, pédopsychiatre, a savamment présenté les aspects de cette maladie par des mots clairs et concis devant une assistance très nombreuse.
«C'est une maladie héréditaire, on parle de famille de bègues. C'est surtout un trouble qui évolue par périodes-clés de la vie de l'enfant, telles que la rentrée scolaire, l'adolescence. Le développement du trouble fluctue invariablement, parfois ça s'améliore puis ça rechute». Elles vont développer parfois des adjonctions au seul trouble, ces personnes se mettent même à chanter.
Une évolution périodique par améliorations nettes face aux difficultés selon la période de la prise en charge devient perceptible.
Il y a plusieurs types de bégaiements plus ou moins timides, agressifs, modulés par le profil de l'enfant, explique le médecin.
Pathologie acquise ou secondaire suite à un AVC neurologique, 80% des bègues vont récupérer spontanément, tandis que 20% auront des problèmes continus. Ces derniers verront la qualité de leur parole altérée. «Respirant mal, ce sont des adolescents retranchés qui vont contrôler leur parole qui devient alors rare», a ajouté le médecin.
Bégaiement physiologique
Tout petits déjà, les enfants ont un débit lent, ils babillent en répétant les syllabes et font de longues pauses dans leurs récits. Cette parole non fluide est le signe d'un bégaiement physiologique. L'enfant jeune se force, se crispe pour transmettre son message. Sur quatre enfants bègues, l'un d'entre eux restera définitivement bègue. Il faut, par la suite, repérer l'enfant à risque qui aura besoin d'une prise en charge et d'un suivi. Néanmoins, la prise en charge orthophonique n'est pas systématique. Les enfants bègues présentent des troubles neurovasculaires. Les activités culturelles, telles que le théâtre ou le chant, peuvent améliorer l'état de l'enfant. Une grande souffrance communiquée par les enseignants sur les enfants en difficulté d'insertion sociale.
Le trouble neurodéveloppemental, qui affecte davantage les garçons que les filles, présente des facteurs hormonaux et de développement cérébral. Ce trouble peut être isolé, se manifeste de façon autonome ou associé à de l'anxiété, des phobies, un trouble affectif et de la dépression. Par coïncidence, le bégaiement peut se révéler chez les enfants hyperactifs, les enfants précoces. Une voix monotone bloquée par rapport à la parole s'ajoute à des comportements symptomatiques. «Ils vont éviter de regarder les personnes dans les yeux, claquer des doigts, taper des pieds et adopter des rires nerveux pour débloquer la parole».
En Tunisie, un travail de dépistage a conclu qu'un enfant sur quatre risquait de garder son bégaiement à l'âge adulte, 27% après l'âge de 3 ans et 5% après 7 ans. «L'évitement des paroles fait que l'enfant dépasse le mot qu'il ne dit pas sous forme de substitution verbale, il va claquer au niveau de la gorge pour camoufler ses lacunes».
On parle de bégaiement masqué avec retentissement sur la parole fait de rire et de gêne. Ils vont être pointés du doigt pour une gêne qui devient sujette à toutes les moqueries. C'est un trouble qui touche 1% de la population mondiale; sachant que 60.000 personnes ont des bégaiements en France.
Le bégaiement est soit clonique, phonique ou tonique, selon les aspects apparents. La communication verbale et comportementale faite de grimaces et de crises de colère diffère de la communication classique au niveau physiologique. Le bégaiement clonique consiste en une répétition de syllabes avec déblocage des muscles manifestant une répétitivité «ta ta ta, ra ra ra ». On dit aussi qu'il est phonique de sévérité qui varie en fonction des formes et des troubles associés. Le bégaiement tonique, c'est lorsque les enfants font une pause, puis apprennent à gérer la respiration. Il y a une perte physiologique.
Symptômes variés et facteurs prédisposants
Parmi les symptômes, à part les troubles de la parole, il y a de la violence suite à un événement déclencheur, tel que l'arrivée d'un frère ou le divorce. Faite d'hypersensibilité et d'hyperémotivité, la personnalité du bègue solitaire nécessite pas moins des activités manuelles ou corporelles pour évoluer favorablement. Sur le plan scolaire, les enseignants font des remarques à tort et à raison, causant un décalage dans les notes de moitié entre l'écrit et l'oral.
Pour les personnes timides, il y a un problème de gestion de l'agressivité. Ils sont dans la rétention, ils s'empêchent de parler. Le repli sur soi-même et l'agressivité nécessitent une consultation de prudence faisant appel au pédiatre, pédopsychiatre ou médecin du CMI. Il faut consulter si les symptômes restent permanents et si l'enfant bégaie depuis plus de six mois ou s'il a moins de cinq ans.
En outre, des facteurs prédisposants, précipitant les attitudes réactionnelles nocives faites de reproches, de conseils d'élocution et d'indifférence sont à analyser.
Rôle des parents dans la prise en charge
Une bonne dynamique familiale faite d'une forte interaction enfants-parents est une condition vitale pour l'enfant bègue. Le rôle des parents devient accru selon le mode de communication familiale choisi : vertical, horizontal ou permissif. Il intègre le rôle du langage positif car «les mamans d'enfants bègues parlent trop rapidement». Les attitudes à éviter sont la fausse indifférence et le narcissisme des parents qui provoquent de mauvaises réactions. Le rôle parental face aux facteurs de stress, au mode de communication choisi dans la famille et l'interaction positive pour une parole utile est important. Deux attitudes sont à éviter, celles dites interventionnistes qui agissent directement sur la parole, avec des phrases sous forme d'ordre « respire, prends ton temps ! ». Faire comme si de rien n'était, traduisant une fausse indifférence qui fait dire à l'enfant « quand j'ai des difficultés, ça n'intéresse personne».
La deuxième intervention de Mme Amel Jouini, orthophoniste-psychomotricité, a apporté de nombreux éclaircissements. Trouble omniprésent de la parole pas de l'expression. Peur de l'opinion des autres, peur de bégayer. Une heure par semaine pendant 3 à 10 mois en orthophonie est conseillée. Alerte donnée aux parents pour ne pas crier et donner les bons mots. Méthodes du programme très délicat avec thérapie nouvelle au cœur de la communication, petite recherche, rééducation de la personne bègue.
Des difficultés scolaires avec de mauvais résultats pénalisants, les échecs multiples avec repli sur eux-mêmes et agressivité. La prise en charge entraîne une confiance retrouvée, une dédramatisation d'un trouble, une thérapie pour une parole souple, fiable, amélioration de l'élocution, de la communication... Sortir du bégaiement nécessite du temps.
Thérapies et perspectives nouvelles
Parents, enseignants et orthophonistes forment le cercle thérapeutique autour de l'enfant bègue pour se conformer à une nouvelle méthode internationale. C'est une approche qui met l'accent sur la collaboration, la réussite, l'amusement nécessaires à l'instauration d'une parole libre. L'orthophoniste doit enseigner aux parents comment effectuer la thérapie à la maison et rester positifs.
Les objectifs visent également à mieux maîtriser les symptômes. Le bègue peut voir son bégaiement guérir, mais pas disparaître. Il peut devenir intelligible, avoir une confiance retrouvée qui permet une dédramatisation du trouble afin de mieux gérer ses difficultés et ses gênes. Il faut lui expliquer la nature de ses obstacles et trouver suite à une thérapie, parole souple, fiable et spontanée. Des solutions non médicales ou orthophoniques, mais thérapeutiques, telles que l'hypnose et la maîtrise de soi, ont donné des résultats. Il y a des exercices de relaxation et de sophrologie visant à améliorer la respiration et mieux la contrôler.
Maîtriser le côté physique fait de flanquement de la gorge, d'accélération du rythme cardiaque, et la moitié du chemin est ainsi parcourue. Au niveau psychomoteur et neurologique, un autre travail prépondérant se manifeste. L'ensemble des pensées qui se produisent chez le bègue sont cognitives, nécessitant une thérapie comportementale pour agir sur la pensée. Un travail d'immersion sur une chaîne négative est à transformer en chaîne positive car un succès engendre un autre.
Une intervention précoce, un suivi par un orthophoniste relativement efficace, l'importance du rôle des parents dans la prise en charge et les approches d'intervention différentes sont les premières recommandations pour faire face à l'évolution de la maladie. Durant les séances d'apprentissage, un lien d'attachement du bègue avec son médecin a souvent montré que cette relation peut l'aider à évoluer favorablement et surmonter son handicap.


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