Rien n'est garanti dans notre championnat, les entraîneurs vivant à la merci des caprices et des aléas des résultats On parlera beaucoup et pour des années du cas Daniel Sanchez. Un entraîneur qui attend un limogeage décidé par Slim Riahi, mais qui reste en sursis. A la moindre défaite, au moindre moment de doute, Sanchez est donné partant. Il a «sauvé sa peau» pour le moment après la large victoire devant une modeste JSK, mais, ironie du sort, son successeur Kaïs Yaâkoubi s'apprête à débarquer. Mieux, Sanchez, pas très convaincant, il faut le rappeler, depuis l'année dernière, a dirigé l'intersaison en voyant son président négocier avec d'autres entraîneurs au vu et au su de tout le monde. Il a vu aussi son président recruter les joueurs à sa manière très en retard et sans passer par lui. On a donc une précarité qui dérange non seulement pour Sanchez, mais aussi pour tous les autres entraîneurs. A l'EST, le «carnaval» des entraîneurs limogés par Hamdi Meddeb est quelque chose d‘unique et de remarquable. Celui qui entraîne l'EST sait bien que le président n'a pas froid aux yeux pour limoger deux ou trois entraîneurs en une saison. Au CSS, aussi, Duarte, très intelligent, à l'image des entraîneurs étrangers, a passé une longue période en sachant que Abdennadher ne veut plus de lui. Cette précarité de l'entraîneur au championnat tunisien est unique en son genre. Elle ne dépend pas uniquement des résultats, mais peut dépendre aussi d'autres variables : l'humeur du président du club, la relation avec les joueurs protégés, la pression de quelques agents de joueurs et d'entraîneurs peuvent aussi limoger un entraîneur, même s'il fait du bon travail. Cette précarité de plusieurs entraîneurs témoigne des défaillances de la manière de gérer les clubs. On désigne un entraîneur, on le remercie n'importe quand, n'importe comment et sans respecter la moindre règle éthique. Ça vient souvent du président du club et non de l'entraîneur. Sans conditions de travail, sans joueurs de qualité et sans être impliqué dans les décisions de recrutement (ça se fait en catimini), un entraîneur est mis en quarantaine pour le pousser vers la sortie. Rien de stable, rien de visible et toujours cette «misérable» ambiguïté. Le métier d'entraîneur en Tunisie n'est pas quelque chose de facile.