57% de la population mondiale ne sont toujours pas connectés et sont ainsi privés des avantages économiques et sociaux considérables qu'offre l'Internet La Tunisie arrive en 89e position avec 46,2% de la population qui utilisent Internet L'Internet large bande ne parvient pas à atteindre ceux qui en auraient le plus besoin : alors que les niveaux d'accès à Internet arrivent à saturation dans les pays riches, ils augmentent trop lentement pour pouvoir bénéficier aux milliards d'habitants des pays en développement, indique la version 2015 du rapport sur la situation du large bande (State of Broadband), publié par l'UIT, l'institution spécialisée des Nations unies pour les TIC. Le rapport indique que 57% de la population mondiale ne sont toujours pas connectés et sont ainsi privés des avantages économiques et sociaux considérables qu'offre l'Internet. L'accès aux technologies de l'information et de la communication, en particulier à l'Internet large bande, peut agir comme catalyseur du développement, et les nouveaux Objectifs de développement durable des Nations unies soulignent d'ailleurs l'importance de la connectivité aux TIC. Avec les 17 objectifs désormais résolument inscrits à l'ordre du jour mondial, les secteurs public et privé s'impliquent activement dans la recherche de solutions pour améliorer l'accès à l'Internet, comme l'explique le rapport. La Commission sur le large bande regroupe plus de 50 dirigeants représentant les pouvoirs publics et le secteur privé, déterminés à aider les pays, les experts des Nations unies et les équipes des ONG à tirer le meilleur parti du gigantesque potentiel des TIC — moteurs de la création de nouvelles stratégies nationales de développement durable dans des secteurs clés tels que l'éducation, les soins de santé et la gestion de l'environnement. «Les Objectifs de développement durable des Nations unies nous rappellent que le développement mondial se mesure à l'aune du nombre de laissés-pour-compte de ce développement, a déclaré M. Houlin Zhao, Secrétaire général de l'UIT et Vice-Président de la Commission, conjointement avec Mme Irina Bokova, Directrice générale de l'Unesco. Le marché a réussi à connecter les pays les plus riches, où le déploiement du réseau se justifie pleinement d'un point de vue économique. Le défi que nous devons relever consiste à présent à trouver des solutions pour connecter les quatre milliards de personnes qui n'ont toujours pas accès à l'Internet. Il s'agira à l'avenir de l'objectif premier de la Commission sur le large bande». Le rapport «La situation du large bande», qui est publié chaque année par la Commission sur le large bande, donne un aperçu de l'accès aux réseaux large bande dans le monde, notamment sur le plan financier, en fournissant des données par pays qui permettent de mesurer l'accès au large bande à l'aune des grands objectifs fixés par la Commission en 2011. Les nouveaux chiffres du rapport indiquent que 3,2 milliards de personnes, soit 43% de la population mondiale, disposent aujourd'hui d'une connexion, contre 2,9 milliards l'an dernier. Mais alors que le niveau de connectivité arrive à saturation dans les pays développés, seulement 35% de la population des pays en développement ont accès à l'Internet. La situation est particulièrement grave dans les 48 pays définis par les Nations unies comme les pays les moins avancés, où plus de 90% de la population n'ont à leur disposition aucun moyen d'accès à l'Internet. D'après les chiffres du rapport de cette année, les dix premiers pays en matière de taux de pénétration de l'Internet dans les ménages sont tous situés en Asie ou au Moyen-Orient. La République de Corée est toujours en tête s'agissant du taux de pénétration du large bande dans les ménages, avec 98,5% de foyers connectés. Le Qatar et l'Arabie Saoudite, avec respectivement 98% et 94% de foyers connectés, occupent les deuxième et troisième places de ce classement. L'Islande affiche le plus fort pourcentage d'internautes (98,2%), devançant de peu ses voisins norvégiens (96,3%) et danois (96%). Monaco garde une légère avance sur la Suisse à la première place du classement mondial en matière de taux de pénétration du large bande fixe, avec un taux de pénétration supérieur à 46,8%, contre 46% en Suisse. A l'heure actuelle, six économies enregistrent un taux de pénétration supérieur à 40% (Monaco, la Suisse, le Danemark, les Pays-Bas, le Liechtenstein et la France), contre un pays seulement (la Suisse) en 2013. La région Asie-Pacifique représente désormais la moitié des abonnements actifs au large bande mobile. Avec Macao, la Chine prend sans peine la première place en la matière, avec 322 abonnements actifs au large bande mobile pour 100 personnes, soit un peu plus de trois abonnements par habitant. Elle est suivie par Singapour (156 abonnements pour 100 personnes) et le Koweït (140 abonnements pour 100 personnes). Au total, on compte aujourd'hui 79 pays dans lesquels plus de 50% des habitants utilisent l'Internet, contre 77 en 2014. Les dix pays en tête pour l'utilisation de l'Internet sont tous des pays européens. Les pays ayant les taux les plus faibles d'accès à l'Internet se trouvent principalement en Afrique subsaharienne; en effet, moins de 2% de la population a accès à l'Internet en Guinée (1,7%), en Somalie (1,6%), au Burundi (1,4%), au Timor-Leste (1,1%) et en Erythrée (1%). Dans ce classement, la Tunisie arrive en 89e position avec 46,2% de la population qui utilisent Internet. «Le Programme à l'horizon 2030 reconnaît l'importance des nouvelles technologies pour accélérer le progrès humain, réduire la fracture numérique et créer des sociétés du savoir. Nous nous devons de faire notre possible pour aider les Etats, en particulier les pays en développement, à atteindre ces objectifs, a déclaré Irina Bokova. J'appelle les gouvernements et l'ensemble des acteurs à redoubler d'effort pour assurer l'accès et l'usage de l'Internet, à des conditions financièrement abordables. Cela nécessite aussi un important travail de renforcement des capacités de tous —femmes et hommes— afin qu'ils puissent tirer le meilleur parti des nouvelles possibilités qui leur sont offertes». Les travaux de la Commission, qui s'emploie à sensibiliser l'opinion à l'importance du large bande, ont notamment eu pour retombées une augmentation du nombre de pays ayant mis en place un plan national pour le large bande: d'après le nouveau rapport, ce nombre est passé de 102 en 2010, année ayant marqué le début des travaux de la Commission, à 148 à l'heure actuelle. L'édition de 2015 du rapport «La situation du large bande» est la quatrième édition du rapport annuel de la Commission sur la connectivité au large bande. Publié chaque année, ce rapport est le seul à proposer un classement par pays, en fonction de l'accès et de l'accessibilité financière, pour plus de 160 pays.