"Vous ne pouvez pas améliorer le bien-être des citoyens avec juste de la téléphonie», a déclaré Ahmed Mahjoub, le PDG de Tunisie Télécom à Kuala Lumpur, dans le cadre du Forum mondial sur l'accès et la connectivité organisé par l'ONU du 19 au 20 mai. Quarante-trois participants -dont quatre ministres TIC ont ainsi discuté, durant deux jours, sur l'accès et la connectivité en Asie, dans les Etats insulaires et dans les pays les moins avancés. Le rôle des TIC dans le développement a été mis en évidence. M. Ahmed Mahjoub a ainsi souligné que «les pays les moins avancés ont aussi besoin d'ordinateurs à bas prix. Le WiMAX, une technologie sans fil qui permet l'échange de données sur de longues distances, est une bonne solution: elle est moins chère que les fils de cuivre, plus rapide à déployer et fournit une large bande passante pour l'accès Internet».
M. Mahjoub a ajouté que «la Mauritanie est un bon exemple de réussite. Il y a cinq ans seulement, le pays ne disposait que de 17.000 lignes fixes d'abonnés téléphoniques. La Mauritanie avait privatisé sa compagnie de téléphone publique et a permis à deux sociétés privées d'entrer sur le marché. Non seulement le nombre d'abonnés mobiles a considérablement augmenté, mais de nouveaux investissements ont afflué dans le pays».
Le forum de Kuala Lumpur a attiré des experts des technologies de la communication venus de pays comme les Etats-Unis, le Canada, le Ghana. Des experts qui ont mis en valeur le rôle grandissant des technologies de la communication dans le développement économique.
Isabelle Mauro, l'une des participantes, membre d'une association qui regroupe 740 opérateurs de la téléphonie mobile de plus de 200 pays, a d'ailleurs fait remarqué que : «chaque 10% supplémentaire pour le taux de pénétration du téléphone mobile entraîne 1,2% d'augmentation du produit intérieur brut d'un pays. Dans les 12 derniers mois, l'Afrique a connecté 70 millions de personnes par téléphone sans fil. Des appareils qui étaient pourtant encore taxés, dans de nombreux pays en développement comme des produits de luxe».
L'idée que "la téléphonie est le parent pauvre de la société de l'information" devrait être remise en cause, a déclaré Parminder Jeet Singh de l'ONG indienne «IT for Change». Il est douteux que le secteur privé permettrait d'étendre l'Internet comme il l'a fait pour la téléphonie mobile. Ce qu'il faudrait, c'est une approche fondée sur les droits, ce qui n'exclut pas les marchés. Mais si les marchés ne permettent pas d'assurer l'accès à la téléphonie par tout un chacun, le droit d'accès (à ces technologies) devrait quand même être assuré. Car il s'agit d'une question d'intérêt public.
Autant de questions qui ont été soulevées par les participants, comme par le représentant de notre opérateur historique des Télécoms. Et les résultats du Forum devraient alimenter les débats de la conférence ICT 2008 qui aura lieu à Lyon, en France, du 25 au 27 novembre prochain, et susciter encore plus de débats durant la Conférence Globale sur le Financement du Développement qui sera ouverte au Qatar, à Doha, du 29 novembre au 2 décembre prochains.
O.C. (source site web des Nations Unies, www.un.org)