Les cours des produits de base ont un impact à la fois sur l'écart de production et sur la production potentielle des pays exportateurs nets Les pays exportateurs de produits de base sont confrontés à une situation difficile, a annoncé le FMI dans une récente étude. Les cours mondiaux de ces produits ont rapidement diminué au cours des trois dernières années, et la production potentielle s'est considérablement ralentie dans les pays émergents et les pays en développement qui exportent ces produits. De ce fait, et pour définir l'action à mener par les pouvoirs publics dans ces pays, il convient non seulement de prendre en compte l'ampleur du ralentissement de la croissance, mais aussi de savoir si les fluctuations de la production liées aux cours des produits de base sont principalement structurelles ou cycliques. L'étude utilise à cet effet des données concernant plus de 40 pays exportateurs de produits de base sur une période de plus de cinquante ans. Selon les estimations des relations empiriques présentées dans cette étude, les perspectives moroses des cours des produits de base pourraient amputer de près de 1 point par an le taux de croissance des pays exportateurs de ces produits durant la période 2015–2017 par rapport à 2012–2014. Ce frein devrait être plus marqué dans les pays exportateurs d'énergie,s environ 21⁄4 points en moyenne sur la même période, en raison de la forte chute des cours du pétrole au cours de l'année écoulée. Il est probable qu'un ensemble de facteurs cycliques et structurels contribue au ralentissement actuel de la croissance. L'analyse empirique présentée dans cette étude indique que les cours des produits de base ont un impact à la fois sur l'écart de production et sur la production potentielle des pays exportateurs nets. En moyenne, environ les deux tiers du ralentissement de la croissance de la production des pays exportateurs de produits de base pendant une baisse des cours sont généralement imputables à la composante cyclique de la croissance. Le tiers restant est habituellement attribuable à la composante structurelle, par suite de la baisse des investissements et de la production potentielle. Grâce aux améliorations apportées à leur cadre de politique économique au cours des 10 dernières années, les pays exportateurs sont mieux placés pour faire face à une baisse des cours des produits de base. Les dépenses publiques ont réagi dans une moindre mesure à la récente envolée des cours, de sorte que les pays ont économisé une plus grande partie des recettes budgétaires tirées des produits de base qu'au cours des envolées des cours précédentes. La densité des circuits financiers et la souplesse des taux de change, qui, durant les envolées des cours antérieures, étaient également liées à un ralentissement plus modéré de la croissance de la production, se sont également accrues dans de nombreux pays exportateurs de produits de base. L'étude recommande ainsi aux dirigeants de faire preuve de réalisme quant au potentiel de croissance des pays exportateurs de produits de base. Dans les pays où la production est manifestement tombée au-dessous de son potentiel, des mesures de soutien de la demande pourraient éviter une sous-utilisation coûteuse des ressources, mais la contraction des recettes tirées des produits de base et les dépréciations monétaires — ainsi que leurs répercussions sur l'inflation — limitent souvent les possibilités d'assouplissement de la politique macroéconomique. Le fait que la croissance potentielle diminue pendant une baisse des cours des produits de base a une implication importante pour l'action des pouvoirs publics. Face à une dégradation des perspectives, il convient d'aller au-delà de mesures axées sur la demande globale pour inclure des réformes structurelles ciblées visant à éliminer les goulets d'étranglement de l'offre et à rehausser la croissance de la productivité dans les pays exportateurs de produits de base.