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Quelles retombées pour le prix Nobel de la paix ?
Commentaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 10 - 2015


Par Brahim OUESLATI
Depuis vendredi 9 octobre, la Tunisie fait la Une de tous les médias du monde. Les grands de la planète ne tarissent pas d'éloge à l'égard de la « petite Tunisie », citée comme un modèle à suivre dans un environnement hostile. Cette fois-ci, pas en raison d'une attaque terroriste, mais à la suite de l'attribution par le comité spécial du parlement norvégien de la plus prestigieuse des distinctions internationales, le prix Nobel de paix 2015, au Quartette du dialogue national « pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie ». Saluée comme une juste récompense pour un pays qui a réussi, en dépit de toutes les difficultés, à la fois endogènes et exogènes, à imposer le choix d'un modèle de société démocratique, « fondé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit » (article 2 de la Constitution). Cette récompense est aussi « un hommage à la persévérance et au courage du peuple tunisien qui, face aux assassinats politiques et aux attaques terroristes, s'est rassemblé dans un esprit d'unité, de compromis et de tolérance » (dixit Barack Obama).
La surprise a été à la mesure de l'importance du prix et les réactions qui s'en sont suivies, aussi bien au niveau national qu'au niveau international, ont mis beaucoup de baume dans le cœur des Tunisiens et fait naître de l'espoir dans cette grisaille.
Le prix Nobel de la paix est une réponse à ceux parmi les politiques et autres qui ont boycotté le dialogue national initié après deux assassinats qui ont bouleversé le pays. C'est, également, une réponse à ces « inquisiteurs » des temps modernes qui continuent à poursuivre de leur vindicte ce qu'ils appellent « les résidus de l'ancien régime et ses symboles », s'attaquant à toute initiative de réconciliation nationale. C'est, enfin, une réponse à ces quelques dubitatifs et ces sceptiques, tunisiens et étrangers, qui remettent en cause tous les acquis réalisés depuis l'indépendance. Car, en définitive, cette distinction est le couronnement de tout un processus, initiés par des Tunisiens sans le concours ni l'intervention d'aucune partie étrangère, ni l'immixtion d'une puissance militaire.
Créer un véritable mouvement autour du prix Nobel
On sait maintenant que c'est le président de la République Béji Caïd Essebsi qui a déposé le dossier de candidature du Quartette au prix Nobel de la paix et l'a soutenu à fond. Réagissant à cette attribution, il a déclaré « que ce prix consacrait le chemin consensuel choisi par son pays pour réussir sa transition politique». Toutefois, il ne faut s'endormir sur ses lauriers et se contenter de compter les messages de félicitations et d'apprécier les hommages rendus au pays. Ce Nobel de la paix doit être exploité au mieux pour consolider un processus qui peine encore à s'ancrer et répondre aux aspirations d'une population en proie au doute et à la désillusion. Le chef de l'Etat qui a déjà réuni autour de lui les principaux acteurs de la vie politique, social et économique, aboutissant à un accord entre le gouvernement et l'Ugtt, pour une paix sociale, doit élargir son initiative pour créer un véritable mouvement autour de cette distinction. Un mouvement qui n'exclura personne, y compris ceux qui étaient contre le dialogue national, et qui aura pour objectif stratégique de réaliser, enfin, cette réconciliation nationale dans le pays. Les Tunisiens ont appris à gérer leur conflictualité, leurs différences et leurs problèmes, par le dialogue et l'esprit de consensus. Et c'est ce qui fait cette exception et cette particularité tunisiennes. Ce Nobel place notre pays sur une bonne orbite, et même si les retombées du plus prestigieux prix décerné au monde ne sont pas quantifiables, il est certain qu'elles pourront être bénéfiques pour le pays, une fois la mise en place des institutions parachevée et l'unité retrouvée. Avec une bonne stratégie de communication, basée sur une diplomatie agissante et participant d'une démarche cohérente impliquant tous les acteurs politiques et de la société civile, on pourra vendre cette image d'une Tunisie qui émerge dans un milieu marécageux. Il faut se rendre à l'évidence. On ne peut continuer à gérer les affaires du pays au jour le jour, sans fil conducteur ni stratégie claire.
Les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis et l'Europe, qui ont salué cette récompense ont déjà apporté leur soutien au processus démocratique. Mais un soutien qui tarde encore à se concrétiser sur le terrain. L'économie nationale est exsangue et elle a besoin de gros investissements pour se relever. La situation sociale reste toujours aléatoire en dépit de cet accord signé entre le gouvernement et l'Ugtt. Le chômage augmente, les revendications des populations se font plus pressantes et les caisses de l'Etat sont vides, ou presque. Et si notre pays peut se targuer d'une transition modèle, le processus est encore fragile et il reste sous la menace terroriste. « Ce phare de l'espoir dans la région », pour reprendre l'expression du Premier ministre britannique David Cameron, a besoin « d'aller encore plus loin dans sa transition », comme l'a déclaré le président français François Hollande. Pas par de simples mots ou par des promesses qui n'engagent que ceux qui les croient, sommes-nous tentés de répliquer.


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