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Olfa Arfaoui — Experte en diversité des genres et cofondatrice de «Fabrique Art Studio»: "Engager des politiques qui émanent d'une volonté"
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2020

Déconstruire les stéréotypes de genre exige une prise de conscience généralisée de la nécessité de tordre le cou aux préjugés et passe inéluctablement par l'amélioration de la place de la femme dans tous les domaines, notamment professionnel et culturel. C'est ce que nous affirme Olfa Arfaoui, experte en diversité des genres, qui a pu acquérir une large expérience en la matière grâce à son parcours professionnel dans le management des projets de promotion de la mixité au sein des entreprises.
Bien que l'égalité femme-homme soit constitutionnalisée, elle n'est pas toujours atteinte dans divers domaines, notamment économique. Comment qualifiez-vous la condition féminine actuelle?
Malgré les efforts entrepris par le gouvernement, la société civile, les secteurs privé et public, le taux de participation des femmes dans la vie économique reste faible, et ce, par rapport au taux des femmes diplômées, chiffres à l'appui. Plus de 50% des diplômés sont des femmes, en contrepartie, le taux de participation des femmes dans la vie active ne dépasse pas les 30%. Plusieurs raisons sont à l'origine de cette situation. Tout d'abord, il y a les barrières culturelles. J'évoque ici les stéréotypes de genre caractérisant la société tunisienne, qui empêchent la femme de percer et qui la confinent dans des métiers dits "féminins". Aussi, l'éducation machiste inculquée dès le jeune âge implique que, par la suite, les hommes accaparent l'espace public et les femmes restent toujours dans l'espace privé. Sans oublier les barrières à la mobilité et la question de sécurité qui minimisent les chances de la femme d'accéder au marché de l'emploi. Il existe également d'autres barrières qui empêchent la femme d'évoluer dans le monde professionnel, comme essentiellement le manque de confiance et la faible capacité de négociations qui font que les femmes sont confinées dans des métiers peu payés et qui freinent l'évolution de leurs carrières sur le long terme.
Que faut-il faire pour améliorer la place des femmes dans l'entreprise ?
Je pense que mettre la question sur la table et la débattre est très important. Il est aussi crucial de sensibiliser les hommes et les femmes sur l'importance de la mixité dans l'entreprise de façon à prendre conscience du rôle que la parité joue dans la réussite et l'évolution professionnelles aussi bien de la femme que de l'homme. C'est bien d'axer les efforts autour de l'autonomisation de la femme mais je pense qu'il faut impliquer dans cette bataille les hommes qui doivent comprendre qu'ils sont des alliés et des soutiens des femmes.
Pensez-vous qu'il faut légiférer sur la mixité au sein de l'entreprise?
Il y a toujours ce dilemme qui oppose l'obligation à la prise de conscience. Faut-il engager des initiatives qui émanent d'une volonté, d'aller, à souhait, de l'avant pour atteindre la parité ou faut-il imposer des règles qui devraient être par la suite, aveuglément, respectées sans une réelle conviction. Je pense que l'idéal est de prendre conscience de l'importance de l'égalité homme-femme et avoir la volonté de prendre des mesures qui garantissent la parité dans le domaine professionnel. Cela passe par la mise en place des politiques qui comportent des mesures en faveur de la femme lui permettant un équilibre entre la vie familiale et la vie professionnelle,comme par exemple la signature de conventions avec les crèches. Il est aussi important de mettre en place des mesures qui assurent davantage de flexibilité au travail aussi bien pour les femmes que pour les hommes dans l'objectif de leur permettre de libérer du temps pour la garde des enfants ou des personnes âgées. Donc, je préconise des programmes de soutien à la famille dont bénéficient aussi bien les hommes que les femmes.
Vous travaillez également sur un axe qui sort de l'ordinaire. Il s'agit d'un projet qui vise à développer les talents féminins dans le domaine artistique, spécifiquement dans l'industrie de la musique électronique. Présentez-nous ce projet.
C'est une structure que j'ai fondée avec l'artiste Mohamed Ben Slama. C'est un espace culturel dédié au développement des initiatives artistiques des jeunes talents en Tunisie. Sa mission est d'encourager la création mais aussi de démocratiser la culture. En 2017, nous avons mis en place une initiative pour les talents féminins dans la musique électronique, qui a pour cible toutes les professionnelles de la musique électronique, comme par exemple les Dj femmes, les productrices, etc. Nous avons lancé cette initiative parce qu'on a remarqué que malgré la présence de nombreux talents féminins dans cette industrie, ces artistes sont peu visibles. Il fallait créer cette plateforme pour encourager l'émergence des talents féminins, améliorer leurs visibilités pour qu'elles puissent tisser des réseaux de collaboration avec les autres artistes. Après, on a lancé une académie pour les femmes Dj, "DJ Academy for girls" dans la région Mena. Actuellement, nous travaillons sur un nouveau projet qui est le réseau régional des talents féminins dans la musique électronique dans la région Mena, et ce, avec l'appui de l'AFA et la fondation de France. Et je pense qu'il y a une certaine prise de conscience de la part des bailleurs de fonds de la nécessité de soutenir les talents féminins dans le domaine artistique comme on est en train de le faire dans les autres domaines, notamment économique et politique.


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