Cette semaine, c'est notre toute jeune lectrice Eya G. (16 ans) qui anime, avec talent, profondeur et un zeste de noirceur, peut-être, cet espace libre, ouvert à notre public. Elle y traite des (in) certitudes, du doute, de la folie et de la raison. On parle parfois, pour ne rien dire. On se tait souvent pour laisser à l' autre le loisir de deviner nos tourments. Mais lorsqu'on écrit, il y a trop d' idées confuses, ambiguës, paradoxales qui se frayent un chemin au milieu de toutes nos angoisses, pouvant troubler le calme d'une vie morte, d' une vie morbide.. Et c' est à ce moment-là qu' on ressent la peur de l'ignorance, du danger. Perdre l' organisation d' un avenir (tout aussi imaginaire, incertain et éphémère qu' il est), nous déconcerte tous; l' impression, de ne plus graviter autour d' une réalité, de ne point avoir de repères ni principes, de devenir les contours d' un être qu' on ose qualifier d' un quelconque nom, nous effraye. Toutefois, cette frayeur cède rapidement la place à une nouvelle incarnation de l'angoisse. L'Homme a tendance à apprécier les plaisirs défendus, à jouir de l' évasion, à revendiquer une liberté qui le rendrait à jamais esclave de son inconscient, prisonnier éternel de ses émotions. Or, n'est-ce pas de la pure folie que de s' "offrir" à ses faiblesses, ou d'étouffer le souffle de la raison, en supposant qu'elle existe?... La folie, est-ce s'obliger à admettre une réalité à laquelle on n' a point cru? Est-ce opter pour le chemin de la spiritualité, du fictif, pour fuir une raison absurde qui empêche certains de respirer, d' autres d' étouffer? Oser dire que la peur de la folie, est la même que celle de la raison, serait-ce un signe de folie, ou tout simplement d'une singularité dérangeante des perceptions des choses? Néanmoins, je me permets de penser que l'incertitude, le doute, la sagesse et même l' intelligence naissent d' une raison incroyable, d' une folie convaincante, d' un duel infini d'opposés …! Le paradoxe est la vie, la mort, l' existence des émotions (amour, haine, peur, joie, etc.), et les brefs propos que j' ai tapés font eux aussi partie du duel. Ce qui ne nous donne, en aucun cas, le droit de choisir la voie du conformisme. C' est à nous de créer notre fin, d'être maîtres de nos destins, de nos assassins.