Encadrer le couple parent-élève et l'habiliter à contribuer efficacement au projet de réforme La réforme du système éducatif s'avère être, plus que jamais, la principale préoccupation du cadre enseignant, des syndicalistes, des pédagogues, mais aussi des parents et des élèves. La dégradation de l'enseignement — l'un des secteurs stratégiques et cruciaux, un pilier fondamental dans l'édification d'une Tunisie nouvelle — est telle qu'il devient urgent de mettre un terme aux différents abus, au laxisme, de rétablir les normes et de rappeler les parties concernées à leur responsabilité commune. Les parents démissionnaires n'ont plus d'autre choix que de reprendre les choses en main en se montrant plus regardants quant à la scolarité de leurs enfants. Pour ce, ils doivent œuvrer, en parfaite collaboration avec l'institution éducative, pour assurer à leurs enfants, ainsi qu'aux générations futures, le droit à la bonne éducation, car de qualité. Et afin de concrétiser cette logique, certains parents se sont entendus sur l'impératif d'instaurer et de créer une association à but éducatif. L'Association tunisienne des parents et des élèves a été officiellement annoncée, samedi dernier, lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion. M. Ridha Zahrouni, président de l'association, a rappelé, non sans déception, l'état détérioré du système éducatif. Une dégradation confirmée, hélas, non seulement par le faible niveau d'instruction des élèves, mais aussi par les rapports nationaux et internationaux. La Tunisie figure, en effet, en bas de la liste des systèmes éducatifs internationaux. Une lacune à combler grâce à une nouvelle vision de l'éducation. La présente association promet, ainsi, d'apporter le plus à la réforme du système en impliquant les parents ( dans le sens large du terme, notamment les tuteurs et les proches qui suivent de près le parcours d'un élève ) et les élèves dans ce projet. « Nous sommes bien en retard par rapport aux pays frères et amis. En France, par exemple, il a été procédé à la création, en 1906, de la fédération des parents. Et c'est en 1958 que nos frères marocains ont instauré la fédération des pères et des mères des élèves », fait remarquer l'orateur. La création de l'Association tunisienne des parents et des élèves a pour finalité de dynamiser la contribution de la société civile au projet de réforme dans l'optique de « garantir aux élèves le droit à une éducation fondée sur les valeurs sûres, à un enseignement de qualité et à la réussite », souligne M. Zahrouni. Un plan en quatre priorités Le plan de travail, concocté par les membres de l'association, s'articule autour de quatre priorités. Le travail de proximité ou de terrain tend à sensibiliser les parents et les élèves sur l'importance du suivi du parcours scolaire. « Encore faut-il préciser, ajoute l'orateur, que les élèves âgés de 15 ans et plus ont la possibilité d'adhérer à l'association et ce, à condition de présenter une autorisation parentale ». Le deuxième axe est, plutôt, prospectif. Il consiste à encadrer le couple parent-élève et l'habiliter à contribuer efficacement au projet de réforme. Le troisième axe rejoint le deuxième dans la mesure où la prospection sert la prévention et permet aux parents de prévenir les éventuels problèmes scolaires et d'éviter l'échec scolaire. Finalement, l'association tablera sur l'aspect culturel via l'organisation de plusieurs rencontres et débats sur la bonne éducation. Elle veillera, par ailleurs, à la mise en application des textes législatifs et à renforcer le partenariat entre les parents, les élèves et les institutions de tutelle. Notons que l'association se penchera, aussi, sur l'élaboration d'études sur le système éducatif ; «des études fondées sur des indicateurs et sur des données objectives et non sur des interprétations et des jugements de valeur», précise M. Zahrouni.