Du 14 au 18 octobre, le rythme est allé crescendo. Le public s'est montré de plus en plus présent, et les organisateurs ont tant bien que mal remédié aux lacunes d'organisation qui ont marqué les premiers jours. Le public semble, en fait, savoir ce qui l'intéresse dans la panoplie de films qui lui sont proposés A raison de trois projections par jour, la programmation du Festival international du film arabe de Gabès est partagée entre le complexe culturel pour la compétition officielle, le complexe universitaire pour le panorama du cinéma algérien et l'institut supérieur des arts et métiers pour la section ciné-classiques. Du 14 au 18 octobre, le rythme est allé en cresendo. Le public s'est montré de plus en plus présent, et les organisateurs ont tant bien que mal remédié aux lacunes d'organisation qui ont marqué les premiers jours. Le public semble, en fait, savoir ce qui l'intéresse dans la panoplie de films qui lui sont proposés. La compétition a mené ce public aux Emirats arabes unis avec le road movie «De A à B» de Ali Mostafa et «Sounds of the see» de Noujoum Al Ghanem, au Maroc avec «fièvres» de Hichem Ayouch, «The see is behind» de Hichem Lasri et «Rif 58-59» de Tarik El Idrissi, en Syrie avec «Echelle pour Damas» de Mohamed Malas, en Egypte avec «Decor» de Ahmed Abdallah, en Algérie avec «Azib Zamoum, une histoire de terres» de Fatma Zahra Zamoum, au Yémen avec «Je suis Nojoom, 10 ans et divorcée» de Khadija Sallami pour attérir en Tunisie avec «Bastardo» de Nejib Belkadhi. Histoires à retenir Ces deux derniers films ont fait sensation. Attendu à Gabès, «Bastardo» a drainé la foule et a marqué les spectateurs par son univers grotesque et ses personnages qui traduisent à l'écran, dans un lieu imaginaire, une aliénation bien vraisemblable. Quant au long-métrage de Khadija Sallami, il raconte en partie sa vie et l'histoire réelle de nombreuses petites filles yéménites victimes de mariages forcés. Cette fiction a été longtemps applaudie par un public conquis et touché par cette cause. La réalisatrice s'y oppose clairement contre les traditions obsolètes, tout en se voulant conciliatrice en exposant tous les points de vues. Une œuvre nuancée avec une dimension anthropologique où la beauté des paysages du Yémen ne voile point le cauchemar que vivent bon nombre de ses enfants. «Nojoom, 10 ans et divorcée» a été projeté le samedi 17 octobre, après le court-métrage en compétition «Les apatrides» des Tunisiens Arbia Abassi et Marwen Trabelsi. Après un tour dans de nombreux festivals, en Irak, au Maroc, en Italie et bientôt en Egypte, ce documentaire a rencontré le public de Gabès. Une rencontre choc, vu le thème du film qui porte sur la torture sous Bourguiba et Ben Ali. Les témoignages douloureux d'anciens détenus politiques de Jendouba, de Nabeul et de Sidi Bouzid s'y alternent avec des mises en scène de poèmes de Mahmoud Darwish afin de ressortir tout l'exil que ressentent ces victimes dans leur propre pays. Des témoignages douloureux de militants de droite et de gauche et un film qui porte un point de vue, celui de sortir de l'oubli ce pan de notre histoire et cette mémoire par laquelle il faut passer avant d'avancer dans l'histoire.