Le football est une leçon permanente d'abnégation et de don de soi, mais c'est aussi un repère de moralité. C'est dire à quel point les joueurs devraient avoir une profonde conscience de la réalité. Et lorsqu'ils en prendront la mesure, ils sauront certainement qu'ils sont là pour faire honneur à l'histoire d'une véritable institution. C'est-à-dire à la fois leur éducation, leur sens du devoir et de la responsabilité. En un mot, la chance d'être habillés en maillot national de la tête aux jambes… On ne sait pas vraiment ce qu'il convient d'imaginer pour l'équipe de Tunisie par rapport aux épreuves auxquelles elle est appelée à faire face. A défaut de trouver jusqu'ici les formules adéquates ou les hommes capables de s'adapter à ses nouvelles exigences, l'on ne manque pas de relever une certaine incapacité dans l'affirmation de certains principes de jeu, de certaines valeurs. Au haut niveau, il faut certainement l'aptitude, c'est-à-dire la qualité, le talent, mais aussi l'attitude. Où en est la sélection dans tout cela ? Pour bien en prendre la mesure, il convient d'analyser trois indicateurs essentiels : l'aptitude des joueurs, leur sens de la compétitivité et l'environnement dans lequel ils sont tenus d'évoluer et de s'exprimer. Ici et là, on peut certainement retenir des motifs de satisfaction. Mais également des défaillances qu'on n'arrive pas à combler depuis le temps qu'elles avaient commencé à se propager. L'évolution de la sélection reste encore tributaire des échéances qu'elle est censée disputer sans pour autant prendre conscience de la nécessité des stratégies et des méthodes à mettre en exécution. Il n'est pas question ici d'instruire le procès généralisé du système qui ne semble pas jusqu'ici favoriser un jeu attractif. Nous souscrivons à des remarques fondées sur une observation objective de la réalité. Elles s'inscrivent malheureusement dans une histoire ancienne et une réflexion éternellement renouvelée : il reste constamment sous-jacent chez l'équipe cette tentation de négliger la vraie respiration du football, que ce soit sur le plan tactique, sur le plan individuel ou sur le plan mental. Dans les moments décisifs, les joueurs oublient trop fréquemment qu'ils sont capables de monter haut. L'effort pour s'y maintenir leur coûte trop, probablement. Et ils craquent trop facilement. Ils donnent ainsi l'idée de ne pas avoir acquis la fermeté du système. C'est pourquoi, ils ont et ils auront encore davantage de chemin à accomplir qu'on ne pouvait l'imaginer. En clubs ou en sélection, les défaillances de certains devraient être compensées par la solidité des autres. Le problème chez l'équipe de Tunisie dans sa nouvelle version est bien là : les cadres ne donnent pas l'impression de pouvoir assumer entièrement leur rôle, leur responsabilité. Ou encore, ils n'en ont peut-être pas l'aptitude. Le constat incite certainement à réfléchir… Se situer et comprendre Au fait, le souvenir peut-il tromper? L'équipe de Tunisie, c'était mieux avant? En football, mieux vaut ne pas trop se gargariser de mots, et celui de nostalgie peut être trompeur. Ne serait-il pas justement préférable de parler des choses qui touchent davantage à la vérité du terrain, loin des discours et des clichés qui se répètent à chaque fois que la sélection rate ses sorties, une échéance ou un rendez-vous. Cela défie de nombreuses logiques. Mais pas celle du football dont aurait justement besoin aujourd'hui l'équipe, sensible, il est vrai, au courage, à la volonté et à la détermination. Les leçons du passé devraient être retenues. Il est grand temps, avant qu'il ne soit trop tard, que l'on parvienne à se situer et à comprendre. Comprendre comment gérer les matches, comment résister, sans paniquer, à la pression, comment plier sans rompre. L'équipe peut certainement être remuée, mais elle se doit de rester bien disposée et bien carrée. Un paradoxe, pourtant. Pourquoi ne réussit-elle pas toujours à grandir et à s'élever? Les résultats acquis récemment, mais aussi le comportement des joueurs et leur rendement, en donnent l'explication et font état de l'absence d'une adaptation qui ne fait que trop durer. On n'achète pas un statut, une place, une réputation au supermarché, mais en se donnant à fond sur le terrain, en ayant une envie terrible de s'imposer, une grinta, un désir farouche de gagner, une grande fierté aussi à porter le maillot, et donc une véritable culture de la gagne. Les qualités physiques et techniques ne suffisent pas si on n'y ajoute pas la générosité, le dépassement de soi, s'il n'y a pas ces ingrédients qui provoquent l'émotion. Tout cela, ça ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question d'état d'esprit. Ce qu'il y a de beau dans le football, c'est qu'il va au-delà de ce qui est permis. Tout joueur en qui existe un potentiel est capable de faire plus que ce qu'il pense pouvoir accomplir. Il peut atteindre un meilleur niveau et progresser, à condition d'identifier ce qui va provoquer le déclic. Si les joueurs de l'équipe de Tunisie comprennent ce qu'ils ont à faire sur le terrain, leur rôle au sein de l'équipe, tout particulièrement demain face au Tchad, alors on peut espérer une bonne combinaison qui peut marcher. Le football est une leçon permanente d'abnégation et de don de soi, mais c'est aussi un repère de moralité. C'est dire à quel point les joueurs devraient avoir une profonde conscience de la réalité. Et lorsqu'ils en prendront la mesure, ils sauront certainement qu'ils sont là pour faire honneur à l'histoire d'une véritable institution. C'est-à-dire à la fois leur éducation, leur sens du devoir et de la responsabilité. En un mot, la chance d'être habillés en maillot national de la tête aux jambes… Forfait de Ben Alouane Le défenseur Yohane Ben Alouane, sociétaire du club de Saint-Etienne (D1 francaise), a déclaré forfait pour le match Tchad-Tunisie, prévu demain à N'Djamena, pour le compte de la 2e journée des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (groupe K), apprend-on, hier, de source proche de la Fédération tunisienne de football. Le défenseur axial, convoqué pour la première fois en sélection nationale pour un match officiel, n'a pas fait les vaccins nécessaires dans les délais, d'autant que son club l'a mis sur la liste des transferts. Il n'a pas fait le déplacement avec le onze national, a précisé la même source. Né en France de père tunisien et de mère francaise, Ben Alouane, 23 ans, a rejoint en 2007 le club de Saint-Etienne où il a disputé 64 matches de championnat, de coupe de la Ligue, de coupe de l'Uefa et de CFA. Il a fait partie de l'équipe de France espoirs en 2008 avant d'être convoqué une première fois par l'entraîneur national Bertrand Marchand pour le match amical Tunisie-France, en juin dernier, et le match contre le Tchad. Selon les médias, Ben Alouane est convoité par plusieurs clubs européens, notamment West Ham (Angleterre) et Glasgow Rangers (Ecosse). Le défenseur stéphanois avait exprimé sa joie d'évoluer en équipe nationale après mûre réflexion, d'autant que la convocation lui avait été adressée en prévision du match amical Tunisie-France. La sélection tunisienne compte deux joueurs expériementés dans ce poste, à savoir Karim Hagui (Hanovre/Allemagne) et Ammar Jemal (Young Boys/Suisse), rappelle-t-on. Lors de la première journée des éliminatoires de la CAN 2012, à Radès, la Tunisie a été battue par le Botswana (0-1).