Près d'un million d'écoliers et un peu moins de 500 mille collégiens portent le tablier. Rose ou turquoise, généralement, pour les filles et bleu foncé pour les garçons On se dirige, de plus en plus, vers l'idée d'étendre cette bonne tradition à tous les niveaux. Car jusqu'à aujourd'hui, les garçons du secondaire sont exemptés du port de ce vêtement distinctif. Au niveau du primaire, on ne rencontre aucun problème. Les enfants acceptent le tablier sans se poser de questions. Dès le collège, ce sont les garçons qui commencent à se plaindre de cette obligation. Dans le secondaire, seules les filles continuent à porter cette tenue avec plus ou moins de bonne volonté. La nouvelle conjoncture imposerait, peut-être, une autre orientation. Il est important de généraliser le port du tablier. C'est ce que pense une grande majorité d'enseignants et de spécialistes. En effet, cette pratique est très ancienne. On la trouve dans différents domaines et dans de nombreuses professions. La tenue de travail est une habitude qu'on voit encore dans beaucoup de métiers. La blouse, la robe, le bleu de travail, l'uniforme, la toge, etc., sont autant de moyens de déclarer son appartenance à une catégorie ou à une classe. Sans être un signe discriminatoire, cet usage a plus de côtés positifs que négatifs. A commencer par la protection de celui qui le porte. L'avocat ne se déplace-t-il pas avec sa robe noire sur le bras et avec fierté ? L'étudiant en médecine n'en fait-il pas de même avec sa blouse blanche ? La veste bleue des travailleurs des mines a même été à la mode à une certaine époque (dengri) au point que toutes les catégories sociales voulaient la porter. Pourquoi alors refuser de porter le tablier dans les établissements éducatifs. Ce sont, surtout, les garçons qui sont les plus réticents. Notamment ceux du secondaire. Ils savent, pourtant, que dans les universités les plus prestigieuses, les étudiants portent des uniformes. C'est une marque distinctive et un signe de fierté pour ceux qui les mettent. D'ailleurs, les bienfaits qui leur sont liés sont indéniables. Dans une institution éducative, le port d'un tablier aide à cacher les différences sociales. Sans tablier, les vêtements portés par les élèves peuvent créer ces différences de situation sociale. Cette sorte d'uniformisation de la tenue contribue à donner une impression d'égalité. De plus, la non-distinction de ce port, aussi bien pour les garçons que pour les filles, élimine les barrières et renforce la notion de mixité qui doit bénéficier d'un peu plus d'intérêt dans le système éducatif. Il est clair, aussi, que l'instauration du port du tablier et sa généralisation à tous les niveaux, aussi bien aux garçons qu'aux filles, ont leur enjeu économique. C'est un marché plus prospère pour l'industrie textile. Pour le moment, on rencontre quelques difficultés à persuader certains élèves de se plier à cette exigence. Un travail de sensibilisation est nécessaire. L'exemple des enseignants n'en sera que plus édifiant. Eux aussi portent une blouse blanche. Du moins la plupart. Ce vêtement a plus d'une vertu. Il souligne le statut de l'enseignant, mais apporte aussi une protection contre la poussière de la craie. Les élèves pourront être convaincus un jour ou l'autre, et on verra alors le tablier devenir roi.