«Lumières et couleurs tunisiennes», une exposition de plus de quarante œuvres entre peintures à l'huile, aquarelles, pastel et tapisserie de l'artiste russe Stanislav Malakhov à la galerie Yahia des arts au Palmarium à Tunis. Stanislav Malakhov est né à Voronej en URSS en 1935.Il a fait ses études à Leningrad, puis à l'école des Beaux-Arts de Tallinn en Estonie où il s'installe en 1959. Il fut dessinateur et caricaturiste dans plusieurs journaux. Il est venu en Tunisie pour la première fois en 1990 et il est tombé sous son charme. Depuis, il partage sa vie entre l'Estonie et la Tunisie, où il réside à Gafsa chez sa fille, Olga Malakhova, elle-même peintre et professeur à l' ISAM de Gafsa. Satanislav a déjà exposé dans plusieurs pays du monde tels que : Russie, ex-Yougoslavie, Autriche, Italie, Estonie. Il a également participé à plusieurs expositions collectives en Tunisie. Dans sa dernière exposition «Lumières et couleurs tunisiennes», il donne à voir un festin de couleurs et de lumières à travers plus de quarante œuvres entre peintures à l'huile, aquarelles et tapisseries. Au fil des années, il a affirmé une écriture à la fois simple et précise, dépouillée du superflu. Il s'exprime à l'huile comme à l'aquarelle qùil maîtrise pleinement. Depuis le 17 février, ses œuvres ne cessent d'égayer la galerie Yahia des arts au Palmarium. Elégance, particularités et richesse sont les principaux traits qui caractérisent ses toiles, s'inspirant de notre patrimoine tunisien et notre culture arabo-islamique pour en transmettre ce qùil y a de plus intéressant et de plus captivant. Il s'est pleinement servi de la couleur jaune or ou ocre pour présenter des paysages du Sud aux lumières somptueuses, des gens solides, enracinés dans des terres gavées de soleil, de vent, d'ombres et de chaleur. Huile sur toile, aquarelle ou pastel, ses œuvres sont d'une rare beauté où tout élément de notre nature apparaît dans une sorte de pureté obsessionnelle qui engage l'artiste sur des chemins de très haute volée. Dans «Midès», «Chébika», «La femme de Chenini» et «Douz», etc., à travers les formes des constructions berbères et les dégradés des couleurs jaune et orange, il compose un hymne à la beauté du Sud et à sa richesse naturelle. Le génie de cet artiste se situe, également, dans sa capacité à saisir l'instant unique dans sa richesse émotionnelle. Il parvient ainsi à capter toute l'intensité des émotions qùil entrevoit à travers une scène, un moment de la vie, du quotidien : «Cavalier de Douz», «Sidi Bou Saïd», «Mariage au Sud» et «La femme de Jradou». Violente ou plus diffuse, la lumière omniprésente cisèle la forme si précise, joue avec l'ombre, anime la composition et révèle le goût de l'artiste pour répercuter le beau dans le vécu des gens et des lieux. Dans d'autres huiles, il présente une étendue de couleurs bleue et turquoise n'excluant pas ainsi l'autre composante de notre nature : la mer. «Bizerte», «Mahdia» et «Le Temple des eaux» baignent dans des halos de lumières bleues, débordant d'espérance et de poésie, nous entraînant vers une belle rêverie et apaisant notre soif après un long voyage au cœur du Sud. En effet, le bien-être ressenti face à de telles œuvres nous fait comprendre pourquoi ce passionné d'art s'est adonné, avec la maturité de son esprit et la sagesse de ses rêves, au plaisir de repeindre et de reproduire la richesse de notre pays, ainsi que la beauté de tout le paysage tunisien. A travers chacune de ses œuvres, il cherche à révéler, au-delà des apparences, le souffle puissant d'une poésie que chaque élément de cette époque contient. Stanislav Malakhov s'est servi de son talent d'artiste pour rendre hommage, à travers ses œuvres, à la terre qui a nourri son travail. Une exposition qui vaut le détour !